8 h n’a pas encore sonné, en ce jeudi de la fin mai. La gare de Bruz, au sud de Rennes, se réveille doucement. Pour se garer sur le parking, pas de problème, des places sont disponibles un peu partout. Et puis 8 h sonne. C’est alors qu’une nuée de voyageurs déboulent, à vélos, en trottinettes, à pied, et, surtout, en voiture. Trois minutes plus tard, le parking de la gare est bondé. Et le stationnement, là où le marquage au sol est inexistant, anarchique.

Car à 8 h 09, le train pour Rennes va arriver. « À cette heure-là, je compte souvent environ 300 personnes à prendre ce train », raconte Bernadette, qui se rend au travail par le train depuis dix ans. Prévoyante, elle se donne toujours une marge pour trouver une place. « Si on ne prend pas de marge, on n’a plus de place, on doit se garer plus loin et on rate le train », observe-t-elle.

« Il y a eu des accidents »

Il faut dire que le nombre de voyageurs par le réseau ferré n’a cessé d’augmenter ces dernières années, pour atteindre 228 600 voyageurs à transiter dans cette gare en 2023. En 2015, ils étaient 106 000. Leur nombre a donc plus que doublé en huit ans. Résultat, le parking de la gare est aujourd’hui sous-dimensionné. Et peut même s’avérer dangereux. « La grosse difficulté, c’est la cohabitation piéton-voiture-vélo-trottinette, ajoute Bernadette. Il y a eu des accidents. J’ai vu un cycliste et un piéton se percuter car il n’y avait pas assez de place ».

Pour ajouter quelques places, la municipalité a étendu une première fois ce parking, il y a trois ans, sur un terrain où devait naître une Zac. Problème, ces places supplémentaires sont insuffisantes et le revêtement ne facilite pas la fluidité de la circulation. « Il y a des ornières et la circulation des fauteuils roulants est un combat. On a gagné une quarantaine de places, mais le stationnement est toujours anarchique et ça devient ingérable », concède Bruno Delaunay, élu bruzois chargé des infrastructures. De fait, ce jeudi-là, cinq voitures se sont retrouvées bloquées par une autre, garée en travers et qui les empêchait de sortir du parking.

« Ça m’est déjà arrivé un soir, pointe Aline, habitante de Pont-Réan, à quelques kilomètres de là. Les gendarmes ont dû intervenir pour déplacer la voiture mal stationnée ». L’adjoint à la sécurité de la commune a également dû intervenir à plusieurs reprises pour ce type de conflits. Avec son conjoint Maxime, ils se sont installés ici pour la proximité avec la gare. « Elle est essentielle, on ne pourrait pas faire sans. On ne peut pas déposer notre fils à 8 h 15 chez l’assistante maternelle et être à 9 h dans le centre de Rennes avec la voiture, il y a trop de bouchons ».

Travaux d’agrandissement cet été

Face au succès du train pour les trajets domicile – travail, la ville de Bruz et Rennes métropole ont donc dû parer au plus pressé. En juin et juillet, des travaux d’agrandissement et de réfection du parking sont prévus. « On va rénover le parking actuel pour qu’il ne soit plus cabossé. On va également l’agrandir et gagner 60 places supplémentaires, ce qui fera au total 247 places marquées », détaille Bruno Delaunay. Un cheminement piéton-vélo séparé des voitures va également être aménagé et des box supplémentaires installés.

De quoi, en théorie, apporter un peu plus de sécurité, et de sérénité, aux travailleurs adeptes du réseau ferré. Sauf que ces travaux sont censés être temporaires. « La partie où on réalise l’extension est prévue pour des logements à terme », explique l’élu. Quid alors du parking de la gare ? « On est en discussion pour un parking silo ». Des travaux encore en perspective, donc. La rançon du succès.