Qu’est ce qui fait courir Yoann Riou ? Le natif de Paimpol (Côtes d’Armor) est aussi connu pour ses commentaires survitaminés de matchs de foot sur L’Equipe que pour ses participations à des jeux télévisés. De « Danse avec les stars » sur TF1 aux « Traîtres » sur M6, et avant d’endosser le costume d’arbitre dans « Intervilles », dès le mois de juillet sur France 2, le journaliste, plein d’énergie et de bienveillance, a expliqué à 20 Minutes ce qui le poussait à faire – et refaire – le grand saut à la télévision.
Un « enfant de la télé »
Né en 1978, Yoann Riou le clame haut et fort : « Je suis un enfant de la télé ». « Quand je participe à des jeux, c’est toujours avec mes yeux d’enfant », poursuit le journaliste, qui se rappelle très bien de sa première expérience en tant que candidat. C’était dans « Danse avec les stars », en 2019. « La production m’appelle, mais je ne réponds jamais au téléphone, se souvient-il. Je finis par répondre, et on me demande si ça me tente de participer à »Danse avec les stars ». J’ai cru que c’était une blague, j’ai dit : »Arrêtez vos bêtises, ce n’est pas drôle ». Mais c’était bien vrai. »
Reconnaissant volontiers ne pas avoir de grande qualité de danseur, Yoann Riou contacte tout de même son employeur, L’Equipe [où il est en CDI], qui lui donne son feu vert pour participer au show de TF1. « Je trouvais ça amusant, se rappelle-t-il. Mais je suis un grand stressé. Quand Camille Combal [l’animateur de « DALS »] nous disait : »C’est à vous dans 2 minutes et 30 secondes », je ne savais plus où j’en étais. Puis, je me suis lancé sur le parquet avec Emmanuelle Berne [sa partenaire de danse lors de la saison 10 de »DALS »], devant des millions de téléspectateurs. »
« Un jour, j’ai tout quitté »
« C’est du bon stress, nuance-t-il. C’est sûr que c’est plus facile de dire »Non ». Au moins, on n’a pas la boule au ventre. Attention, je n’ai pas dit »Oui » à tout ce qu’on m’a proposé à la télé, mais ces aventures, même stressantes, valent le coup d’être vécues. » Ce lâcher prise, Yoann Riou le doit à son parcours de vie. « J’étais un grand fan du Milan AC, se souvient le journaliste sportif. En 2005, L’Equipe m’envoie en Italie, car Milan avait de bons résultats en Europe. Je ne parlais pas Italien, je suis parti et je suis resté plusieurs années là-bas, avant de rejoindre Turin. »
Une spontanéité qui l’a suivi tout au long de sa vie. « Un jour, j’ai tout quitté pour m’installer à Newcastle, sur un coup de cœur amoureux, confie-t-il. En plus, j’étais fan de David Ginola, j’ai appris l’Anglais et, tous les week-ends, je faisais les tours des stades en Ecosse et en Angleterre. »
« Je pesais 106 kg avant qu’on me le propose »
Un goût du risque et de l’aventure qu’affectionne Yoann Riou aussi bien dans la vie qu’à l’écran. « Pour »Pékin Express », je ne savais pas du tout où je partais, se rappelle-t-il. J’ai joué en duo, je ne connaissais même pas Xavier Doumergue [commentateur sportif sur M6], alors qu’on fait le même métier. Ce qu’il faut se dire, c’est qu’on se retrouve dans un pays qu’on ne connaît pas et on doit faire du stop, courir, résoudre des énigmes et, surtout, on fait des rencontres. C’est un petit peu comme »Rendez-vous en terre inconnue ». » Même pas peur, jamais ? « Je suis un stressé de la vie, rappelle-t-il. Mais j’aurais adoré, par exemple, sauter à l’élastique à »Fort Boyard ». Je l’avais fait plus jeune sur un stand des 24 Heures du Mans. Je n’étais pas en condition physique à ce moment-là. »
« Depuis »Pékin Express », j’ai perdu du poids et je fais du sport régulièrement. Cette aventure a tout changé dans ma vie. »
De condition physique et de santé, il en a été question lors de sa deuxième participation à « Pékin Express », en 2024. « Je pesais 106 kg avant qu’on me propose d’y participer, se souvient Yoann Riou. Cette aventure a tout changé dans ma vie, vraiment. Depuis, j’ai perdu du poids et je fais du sport régulièrement, entre deux enregistrements des »Grosses Têtes » ou de »L’Equipe de Greg ». Je ne serais pas en interview avec vous que je serais en train d’en faire (rires). »
« Je suis un gaffeur maladroit »
Et la gagne dans tout ça ? « Souvent, je pousse la porte d’un jeu et j’en ressors par la fenêtre, s’amuse-t-il. Dans »Les Traîtres » sur M6, je me suis fait éliminer parce que j’avais ramassé une pomme par terre. Mais c’est à mon image, je suis un gaffeur maladroit. » Et, de cette image, Yoann Riou en tire une qualité essentielle de joueur. « Par exemple, en gaffeur maladroit que je suis, on ne se doute pas que je peux être un traître, indique-t-il. Je ne l’ai pas été, mais j’aurais tellement voulu l’être. Un rôle à contre-courant, ça m’aurait bien été. Je ne joue jamais pour la gagne. »
Quel est son but, alors ? « Dans tous les jeux auxquels j’ai participé, c’est avant tout avec l’idée de faire des rencontres, s’enthousiasme-t-il. J’adore échanger avec de nouvelles personnes. Emmanuelle [Berne, son ex-partenaire dans « DALS »] m’a même invité dernièrement à son mariage. Et je ne fais pas ça pour l’argent, croyez-moi. »
Un candidat candide ?
Le plaisir guide donc les pas du candidat Yoann Riou. Mais, au-delà de sa faculté à lâcher prise de par ses expériences de vie, et de son amour pour les autres, le journaliste a, aussi, comme atout dans son jeu, la carte chance. Cela a été le cas pour « Intervilles », qu’il coanimera le 3 juillet prochain en direct sur France 2. « Un jour, je suis sur la route, direction Rennes, raconte-t-il. Je reçois un coup de fil, mais je suis en voiture, sur l’autoroute. Je comprends que c’est Nagui, que je n’avais croisé que quinze minutes sur le plateau de »C à vous ». Je m’arrête, j’envoie un message, en lui disant »Monsieur Nagui, je suis sur l’autoroute, je vous rappelle ». Il me recontacte rapidement. On échange, me propose de faire »Intervilles ». J’ai dit »Oui » tout de suite. »
Une participation qui, là encore, fait écho à son enfance. « Je regardais »Intervilles » petit, je suis de cette génération, indique-t-il. Puis Nagui, comme Arthur sur »Le Grand Concours » ou Cyril Féraud sur »100 % Logique », sait ce qu’il fait. Il ne m’a rien imposé sur mon futur rôle d’arbitre dans »Intervilles ». Les gars, ce sont des Rolls. Ils gèrent des directs de sept heures, le son, la lumière, l’ambiance, c’est incroyable. J’ai beaucoup de respect pour eux. »
Et un grand saut à l’animation d’un grand barnum à la télévision ? « Non, non et non ! Je ne sais même pas me gérer moi-même. Je suis très content de faire partie d’une équipe, de rencontrer des gens et de partager des moments de rigolade. Et sur »Intervilles », il n’en manquera pas, je peux vous l’assurer. »