Le calcul n’est pas bon. «L’escalade de la situation au Moyen-Orient entraînera une augmentation de l’aide [occidentale, ndlr] à Israël», potentiellement aux dépens de l’Ukraine, s’est inquiété le président ukrainien Volodymyr Zelensky. «Nous aimerions que l’aide à l’Ukraine ne diminue pas pour cette raison. La dernière fois, cela a été un facteur qui a ralenti l’aide à l’Ukraine», a-t-il ajouté à l’occasion d’une conférence de presse menée vendredi mais diffusée samedi 14 juin, en réaction aux échanges de missiles entre l’Iran et Israël.
Selon Zelensky, l’aide européenne à l’Ukraine a également diminué sur fond de désengagement partiel initié par Donald Trump, qui affirme vouloir trouver une issue au conflit le plus rapidement possible. «La coalition des volontaires est en train de ralentir […] Cette situation a montré que l’Europe n’a pas encore décidé pour elle-même si elle sera pleinement aux côtés de l’Ukraine sans les États-Unis», a insisté le président ukrainien. «Lorsqu’ils [les Européens] ont rejoint avec énergie la coalition des volontaires, ils ont constaté que cette énergie n’existait pas aux États-Unis», a-t-il poursuivi, reconnaissant que «des doutes commencent à surgir» au sein des alliés européens de l’Ukraine.
Dans un message sur X publié ce samedi, le dirigeant ukrainien a également appelé les Etats-Unis à «changer de ton» avec la Russie, alors que Donald Trump a rétabli les contacts avec Moscou après son retour à la Maison-Blanche. «À l’heure actuelle, le ton du dialogue entre les États-Unis et la Russie semble trop conciliant. Soyons honnêtes : cela n’arrêtera pas Poutine», a plaidé Zelensky, appelant à renforcer les sanctions envers Moscou.
Les parties belligérantes ont par ailleurs annoncé ce samedi un nouvel échange de prisonniers de guerre entre l’Ukraine et la Russie, soit le quatrième en une semaine, dans le cadre des accords conclus à Istanbul plus tôt ce mois-ci. «Nous continuons à sortir nos compatriotes de la captivité russe», s’est félicité le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur les réseaux sociaux. «Conformément aux accords russo-ukrainiens […] un autre groupe de militaires russes a été rapatrié depuis les territoires contrôlés par le régime de Kyiv», a de son côté déclaré le ministère russe de la Défense sur Telegram.
L’Ukraine a par ailleurs rapatrié 1 200 nouveaux corps remis par la Russie, nouvelle étape d’un accord conclu lors de récentes négociations entre les belligérants à Istanbul, a annoncé ce samedi une structure gouvernementale ukrainienne chargée du dossier.
Volodymyr Zelensky a enfin assuré lors de sa conférence de presse que l’offensive russe dans la région de Soumy (nord) avait été stoppée, alors même que la Russie y a revendiqué la capture d’une nouvelle localité la veille.
Selon le dirigeant ukrainien, une incursion de ses troupes dans la région russe de Koursk a conduit les forces russes à scinder en deux leur contingent qui attaque la région de Soumy et «les a empêchées d’avancer plus profondément» vers la capitale régionale éponyme.
Les forces russes se trouvent actuellement à une vingtaine de kilomètres de la ville de Soumy. Samedi, elles ont par ailleurs revendiqué la capture de la localité de Zeleny Kout dans la région de Donetsk (est). Le président ukrainien a aussi démenti que les forces de Moscou aient pénétré dans celle de Dnipropetrovsk (centre-est), qu’elles ont annoncé attaquer début juin.