Opposé à Monaco en finale du championnat de France, ce dimanche, à l’Adidas Arena, le club parisien a l’occasion d’écrire l’histoire avant de refermer un chapitre doré.

Des ambitions de grande première et un goût de tournée d’adieu. C’est peu ou prou le grand écart qui attend le Paris Basketball avant une finale en forme de revanche face à Monaco. Première manche ce dimanche (16h30), à l’Adidas Arena. L’avant-dernier match de la saison à la Porte de La Chapelle, sauf en cas d’éventuelle belle, le 24 juin. Si la série prend des allures de tournée d’adieu, c’est que de nombreuses figures sont appelées à filer.

À commencer par l’entraîneur, Tiago Splitter, qui va rejoindre le staff de Chauncey Billups à Portland, en NBA. Un rôle d’adjoint qu’il a déjà occupé à Brooklyn et Houston avant de faire ses grands débuts en tant qu’entraîneur en chef à Paris, l’été dernier, prenant la suite de Tuomas Iisalo, qui avait lui-même accepté un poste d’assistant à Memphis. Coup d’essai, coup de maître, avec un parcours brillant en Euroligue (quarts de finale), un premier sacre dans l’histoire du club en Coupe de France et la première place au classement de la saison régulière de Betclic Elite, avant de revenir en finale. Le Brésilien de 40 ans a par ailleurs parfaitement enfilé les chaussons de son prédécesseur finlandais, désormais coach des Grizzlies, avec un basket survitaminé qui a ébloui l’Europe et séduit le public de l’Adidas Arena.

Francesco Tabellini à la place de Tiago Splitter ?

Les derniers échos font de l’Italien Francesco Tabellini, coach de Nymburk depuis deux ans, le grand favori à la succession de l’ancien champion NBA avec les Spurs de Tony Parker. Un entraîneur novice en Euroligue, comme l’était Splitter. Sauf que Splitter, lui, s’est appuyé sur l’ossature des lauréats de l’Eurocoupe 2024. Ce ne sera pas le cas du prochain coach parisien.

En effet, de nombreux cadres sont annoncés partants, à commencer par Monsieur TJ Shorts, double MVP du championnat de France et troisième dans les votes du MVP en Euroligue. Certains l’avaient annoncé à Memphis, en NBA, sous les ordres de Iisalo, mais le coach du Panathinaikos, Ergin Ataman, affirme qu’il évoluera sous ses ordres la saison prochaine. Ce n’est pas tout. Tyson Ward (Olympiakos), Kevarrius Hayes (Monaco, Olympiakos ?), Maodo Lo (Etoile rouge ?) ou Mikael Jantunen (Fener) sont annoncés partants, tout comme le meilleur jeune de l’Euroligue cuvée 2024-25, Nadir Hifi (Monaco ?). La fin d’un cycle. L’épilogue d’une ère dorée, qui a vu Paris décrocher ses premiers titres et se faire un nom sur la scène européenne. Le Paris Basketball, c’est aussi une réussite en dehors des parquets. Tout bon.

Charge aux dirigeants parisiens, le président David Kahn et le directeur sportif Amara Sy en tête, de flairer les bonnes pistes – comme ils l’ont fait jusqu’ici – pour continuer sur cette lancée. «Qui vous dit que si ces joueurs partent, on n’aura pas une meilleure équipe? TJ Shorts, Tyson Ward, Nadir Hifi… personne ne savait qui ils étaient il y a trois ans», a lancé Amara Sy, sur RMC .

Qui vous dit que si ces joueurs partent on n’aura pas une meilleure équipe? TJ Shorts, Tyson Ward, Nadir Hifi… personne ne savait qui ils étaient il y a trois ans.

Amara Sy

Et d’ajouter : «C’est compliqué, mais contrairement à la majeure partie des clubs, on a su créer une très forte identité et un style de jeu qui nous est propre. On sait ce qu’on veut… et ce qu’on ne veut pas. Forcément, ça donne beaucoup moins de possibilités. Mais quand on cible un joueur, on sait à 90% ce que ça va donner, contrairement à des clubs qui peuvent se permettre de prendre un joueur juste parce qu’il a un gros pedigree, une grosse carrière. Nous, cette marge d’erreur est beaucoup moins importante que beaucoup de clubs». Jusqu’ici, les noms du Belge Thijs De Ridder (Bilbao) et du Français Allan Dokossi (Dijon) ont filtré ici et là. Certaines sources ont fait état d’un intérêt prononcé pour Carsen Edwards, meilleur marqueur de l’Euroligue (20,4 pts/match) au terme de la saison écoulée avec le Bayern Munich. Le Parisien laisse entendre que le Monégasque Elie OKobo est ciblé aussi.

Une chose est sûre : l’été sera chaud à Paris. Mais avant cela, il y a «une énorme page de l’Histoire» de ce club, né en 2018 et promu dans l’élite en 2021, à écrire. Et «pas seulement un titre de plus à aller chercher», comme l’ont récemment indiqué les membres du Kop Parisii, les supporters du PBB. «Après avoir mis Paris sur la carte du basket européen et du basket français, certains d’entre vous s’envoleront bientôt vers de nouveaux horizons, vers d’autres clubs, d’autres défis. (…) C’est le moment de tout lâcher, de tout donner (…) pour terminer cette aventure en légende», ajoutent-ils, ambitieux.

Mike James suspendu

Et rien ne leur interdit de l’être. Certes, en face, c’est Monaco, double tenant du titre. La Roca Team, c’est 30 M€ de budget contre moins de 20 pour Paris. Les vice-champions d’Europe étaient les grands favoris de la finale de l’an dernier. Et ils ont assumé leur statut sur le parquet, remportant la série en quatre manches, avec une correction 115-76 lors du match 4, à l’Adidas Arena. Cette fois, les cotes ne sont plus les mêmes. La dynamique non plus. Déjà parce que les joueurs de Tiago Splitter, qui ont l’avantage du terrain, ont démontré qu’ils peuvent battre tout le monde, y compris l’ASM (2-2 dans les confrontations directes cette saison entre la Pro A et l’Euroligue). Et aussi à cause des soucis de l’ASM en interne, comme la suspension de Mike James.

Ça n’a pas empêché les joueurs de Vassilis Spanoulis d’écarter l’Asvel en demies, au terme d’une folle remontée lors du match 4, mercredi dernier. «Ça doit être dans mon Top 3 des matchs les plus dingues», s’est enflammé le technicien grec, bien conscient que «sa» Roca Team ne pourra pas se permettre les mêmes erreurs face à Paris. Rappelons que les Monégasques sont en finale pour la quatrième année de suite, dont deux titres en 2023 et 2024. Déjà champion de France en 2021 et 2022 avec Lyon-Villeurbanne, Matthew Strazel visera d’ailleurs la passe de cinq. Reste à savoir qui écrira l’histoire dans cette alléchante série entre le Paris Basketball et Monaco.