MADS CLAUS RASMUSSEN / AFP
À peine arrivé au Groenland, Macron (ici le 15 juin) n’a pas tardé à envoyer un message limpide
POLITIQUE – Une visite express pour un soutien appuyé. Emmanuel Macron est arrivé au Groenland, ce dimanche 15 juin en début d’après-midi, pour une courte escapade sur ce territoire autonome du Danemark convoité par Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche. Une première pour un président français.
À peine arrivé sur place, le chef de l’État a expliqué venir exprimer la « solidarité de la France et de l’UE pour la souveraineté et l’intégrité territoriale » du Groenland, en critiquant les menaces d’annexion formulées régulièrement par le président américain. « Ce n’est pas ce qui se fait entre alliés », a-t-il expliqué sur le tarmac de l’aéroport de Nuuk.
Le président français est le premier chef d’État étranger à mettre le pied sur ce territoire grand comme quatre fois la France et couvert à 80 % de glace depuis qu’il est au centre des enjeux diplomatiques entre les États-Unis et l’Union européenne. Le président américain, invoquant des raisons de « sécurité internationale », ambitionne de mettre la main sur cette île, la plus grande du monde, riche en métaux rares, par tous les moyens, y compris militaires s’il le faut.
Accueil qui tranche avec celui réservé à Vance
Sur les réseaux sociaux, Emmanuel Macron a remercié le « Premier ministre du Groenland Jens-Frederik Nielsen et […] la Première ministre danoise Mette Frederiksen pour leur invitation. » « Grand honneur d’effectuer cette visite au Groenland, la première d’un président français […]. Au cœur de nos échanges : la sécurité en Atlantique Nord et dans l’Arctique, le changement climatique, la transition énergétique et les minerais critiques », a-t-il ajouté.
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Le président doit désormais se rendre sur un glacier, dans une centrale hydroélectrique et à bord d’une frégate danoise. Trois séquences pour trois messages : le soutien européen à « la souveraineté et l’intégrité territoriale » du Groenland, à son développement économique et la mobilisation contre la « fonte alarmante des glaciers », selon les mots de l’Élysée à la presse.
Emmanuel Macron va notamment se rendre compte par lui-même de l’impact grandissant du réchauffement climatique sur un glacier du mont Nunatarsuaq, à une trentaine de kilomètres de Nuuk, la capitale groenlandaise. La glace a fondu 17 fois plus vite que la moyenne historique entre le 15 et le 21 mai sur place, résultat d’une vague de chaleur record.
Cet accueil, même si la visite présidentielle ne va durer que quelques heures, tranche avec celui réservé au vice-président américain JD Vance le 28 mars. Ce dernier avait dû se cantonner à la base militaire américaine de Pituffik, sur la côte nord-ouest du Groenland, face au tollé suscité par sa venue. La population – 57 000 habitants -, majoritairement inuite, rejette toute perspective de devenir américaine. Le Danemark martèle aussi que le Groenland « n’est pas à vendre ».