L’ancienne starlette des Anges a troqué son quotidien de paillettes pour embrasser la vie d’une épouse traditionnelle mormone aux États-Unis.
Entre deux tétées, ses jumeaux dans les bras, elle répond à nos questions…
Haneia Maurer. C’est énormément de travail, mais c’est le bonheur. Milo a toujours besoin d’être dans les bras et Heidi est plus calme. Chacun a son caractère. Le rêve, ce serait qu’ils synchronisent les siestes pour que je me repose un peu. Physiquement, je n’ai pas encore récupéré. En plus, avec l’allaitement, je mange comme un ogre, je ne rentre plus dans rien… Il faudrait que je reprenne le sport. Mais en bonne tradwife, je n’ai pas vraiment le temps. Et puis, mes petits bourrelets ne dérangent pas mon mari.
Quel genre de papa est-il? Du style qui ne sait pas à quoi ressemble une couche?
Au début, la nuit, il dormait, il n’entendait pas. J’ai fait un scandale et il a compris. On fait des tours de garde. Ça m’aide beaucoup. Il dort de 21 heures à 2 heures du matin, puis s’occupe des jumeaux jusqu’à 6 heures. Après, je prends le relais. Le manque de sommeil, c’est le plus difficile.
On dit qu’il faut un village pour élever un enfant. Vous avez de l’aide?
Beaucoup! Ma belle-famille est très présente. Culturellement, la famille est très importante chez les mormons. On passe énormément de temps avec les frères et sœurs de mon mari et ses parents. Ma petite-nièce est également venue m’aider, c’est très précieux. Malgré tout, ma mère et mes frères me manquent beaucoup. Je ne les vois que deux fois par an, c’est peu.
J’y suis la plus heureuse des femmes. J’adore être une tradwife, je ne regrette absolument pas ma vie d’avant. Ma mère est issue de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours. Mes grands-parents et mes arrière-grands-parents en étaient membres. À la vingtaine, je me suis éloignée de la religion, je me cherchais. Et après la téléréalité, j’ai eu besoin de me retrouver. Ça a été un long processus qui m’a amenée ici, dans le berceau des mormons, et m’a permis de rencontrer mon mari.
J’aime être une tradwife
Haneia Maurer
Votre mari est-il au courant de votre passé de candidate de téléréalité?
Bien sûr, on ne se cache rien. Quand on a fait connaissance à la Grande Conférence de notre prophète vivant, il a rapidement tapé mon nom sur Internet et tout est sorti. Il était très surpris. Je me suis sentie extrêmement vulnérable. Les valeurs de la téléréalité ne sont pas celles que je prône désormais. C’est un milieu où l’instinct animal est roi alors qu’à présent, j’essaie de m’élever à un niveau spirituel et à dépasser cela. Ici, ce que l’on voit chez une femme est moins le physique que la douceur, la capacité à créer un foyer…
Quel regard portez-vous sur la jeune femme hypersexualisée que vous étiez?
Je suis reconnaissante d’avoir vécu cette période. Elle a fait de moi celle que je suis, mais dans ce milieu, je me sentais en décalage. Quand j’expliquais aux Marseillais que j’étais issue de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, ils me regardaient avec de grands yeux tout ronds. Je suis heureuse d’avoir pu faire de la téléréalité sans avoir renié mes valeurs. Aujourd’hui, je ne me verrais plus porter le genre de tenues que je mettais avant. Je serais mal à l’aise, je trouverais ça indécent, trop provocant.
Les autres candidats n’ont pas toujours été tendres avec vous. Quel souvenir en gardez-vous ?
Je pense que j’étais une très bonne candidate parce que j’avais des valeurs. On pouvait m’attaquer là-dessus, mais quand je rétorquais, ça fermait les bouches de toutes les filles. Je suscitais la jalousie. J’avais la possibilité de sortir avec beaucoup d’hommes et comme je n’en avais pas envie, ça énervait tout le monde.
Qu’est-ce qui ne vous plaisait pas chez eux ?
Leur comportement traumatisant ! Après la téléréalité, j’ai dû apprendre à refaire confiance aux hommes, à me dire qu’ils n’étaient pas tous pareils. S’il y a quelque chose qui traumatise dans ce milieu, c’est la gent masculine. Je pensais qu’être trompée était normal. Mon mari m’a fait comprendre que c’était quelque chose de honteux alors que dans la téléréalité, ce comportement est glorifié et récompensé. L’instinct primaire est valorisé, ce qui n’est pas facile à vivre quand on est une femme.
On a pu lire sur les réseaux qu’en pratiquant votre religion de manière plus rigoriste, vous aviez dû renoncer au maquillage, entre autres. C’est vrai ?
Pas du tout ! Je continue de me maquiller et de m’apprêter, j’accorde les couleurs plus discrètement, voilà tout. Ma religion m’a appris à m’habiller plus modestement, c’est un principe important pour moi. J’ai bradé mes robes trop courtes, trop décolletées, mes sacs de marque, j’ai tout vendu à prix cassé. Ça a fait le bonheur d’autres femmes et c’est tant mieux.
Je suis contre l’avortement, sauf en cas de viol
Haneia Maurer
Les mormons ne sont pas réputés pour leur progressisme. Êtes-vous en accord avec leur ligne de pensée sur des sujets comme l’avortement ou les droits des LGBTQIA+?
L’homosexualité n’est pas un péché du moment que l’on se soumet à la loi de chasteté qui requiert de ne pas avoir de rapports sexuels hors mariage.
Sauf que le mariage entre personnes du même sexe est interdit par l’Église…
L’homosexuel peut être homosexuel, mais il ne se mariera jamais. Il faut qu’il suive le plan de Dieu pour amener la vie sur Terre.
Et deux hommes ne peuvent pas créer la vie, voilà tout. Quant à l’avortement, je suis bien naturellement contre, sauf en cas de viol.
Pour nous, c’est comme un meurtre. Mon père voulait que ma mère avorte quand elle était enceinte de moi. Je lui suis incroyablement reconnaissante d’avoir eu le courage de me garder et de m’élever.
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