Doté de fonctionnalités et de réglages avancés, l’ampli Onkyo TX-RZ30 permet de tirer le meilleur des bandes sonores de films ou des musiques à écouter dans son salon grâce à un système d’étalonnage audio intégré.

Sorti à l’automne dernier, l’amplificateur Home Cinema TX-RZ30 est le dernier né de la série haut de gamme d’Onkyo. Des RZ50 et 70, le RZ30 conserve un châssis robuste, des composants haut de gamme sélectionnés, une priorité donnée au rendu sonore et surtout le système d’étalonnage audio Dirac-Live qui permet une optimisation très précise de l’égalisation des différents canaux. Il dispose d’une connectique un peu moins complète que ses grands frères, une puissance un peu inférieure (170 W par canal au lieu de 190 W et 210 W), mais se positionne à un prix plus abordable à 1390€ (contre 1590 € pour le RZ50 et 2990 € pour le RZ70).

Caractéristiques techniques :

  • Amplification et puissance : 9 x 170 W (6 Ω) en classe AB
  • Bande passante : 5 Hz – 100 kHz (+1/-3 dB)
  • Traitement et Pré-sortie : 9.2 canaux
  • Calibrage : Licence de correction acoustique Dirac Live incluse
  • Modes ambiophoniques : Dolby : Atmos, Surround, DTS : X, Neural:X, IMAX Enhanced, THX
  • Diffusion en continu : Certifié Roon, Fonction Chromecast intégrée, AirPlay 2
  • Services de diffusion : Spotify, Amazon Music HD, Tidal, Deezer, Pandora, TuneIn
  • Sans fil : Wi-Fi, Bluetooth (bi-directionnel)
  • Connectivité HDMI : 6 entrées, 2 sorties (eARC)
  • Résolution : 8K/4K Ultra HD
  • HDR : Dolby Vision, HDR10+, HDCP2.3
  • Dimensions (L × H × P) : 435 × 177,5 × 382,5 mm
  • Poids net : 11,5 kg
  • Consommation électrique (données constructeur) : En fonctionnement : 760 W, en veille : 50 W, en ville réseau :

l'ampli et sa télécommande IR

L’ampli et sa télécommande IRDéballage / Design

Avec ses 11,5 Kg, le RZ30 fait son poids. Il est livré avec un câble d’alimentation électrique, une télécommande et un microphone en forme de soucoupe volante avec un connecteur mini-jack qui se connecte en façade de l’ampli pour l’étalonnage audio Dirac (nous y reviendrons). La télécommande n’est pas rétro-éclairée et d’un aspect un peu « cheap », mais fait le job. Le châssis et la façade de l’ampli sont d’un noir profond assez standard.

Dans la pénombre, pas facile de visualiser les libellés des boutons, mais la manipulation se révèle assez simple, avec une grosse molette de volume à droite et deux molettes de sélection de mode audio et de tonalité à gauche.

Ventilateur ampli

Le ventilateur, quasi inaudible, complète le système de refroidissement passif des circuits d’amplification

On apprécie la présence d’un petit bouton « pure audio », juste sous l’interrupteur principal qui permet d’optimiser le rendu sonore pour une écoute purement Hifi en raccourcissant le trajet du signal en interne pour limiter les interférences parasites. Attention, ce mode ne peut pas être sélectionné quand la fonction Multizone est activée puisqu’il désactive volontairement les circuits non essentiels. En façade enfin, un port USB permet de connecter une clef, ou un disque dur pour accéder à des médias ou recharger un smartphone (5V). L’intensité lumineuse de l’affichage LED peut éventuellement être diminuée, mais pas totalement supprimée. La navigation dans les menus n’est pas forcément des plus intuitives et on a pu constater un léger temps de latence entre l’appui sur la télécommande et l’affichage à l’écran.

Vue des condensateurs

Deux condensateurs musclés pour stabiliser le courant nécessaire lors des pics de puissanceUne connectique complète

A l’arrière, on remarque 6 entrées HDMI 2.1a, supportant un flux de 40 Gbps, compatibles avec les sources 8K mais surtout 4K à 120Hz, donc pour restituer de manière fluide le signal en provenance des consoles de jeux. On note deux sorties HDMI également compatibles 8K et HDCP 2.3 supportant les données HDR (HDR10, HDR10+, Dolby Vision).

vue arrière ampli

Une connectique très complète avec des sorties pré-amplifiées sur tous les canaux.

L’ampli dispose en outre de 6 entrées audio analogiques et deux numériques, ainsi qu’une entrée Phono pour les amateurs de vinyles. Une entrée vidéo analogique (YUV et RCA) permet de connecter d’anciens lecteurs DVD, voire un magnétoscope VHS (si, si, çà existe encore !). Pas d’antenne FM par contre, donc pas de fonction tuner (contrairement au RZ50), ni d’entrée HDMI en façade. En sortie, on peut connecter jusqu’à 9 enceintes (en dénudant les fils ou avec des prises bananes) et 2 caissons de basses (format RCA). On apprécie les sorties préamplifiées qui permettent de faire éventuellement appel à des blocs de puissance externes pour redonner du tonus aux enceintes, même si, en pratique, les 170 W par canal sont amplement suffisants pour un usage courant. Des plus audiophiles peuvent par contre utiliser le RZ30 comme préamplificateur et exploiter les sorties principales gauche et droite pour une écoute Hifi en utilisant des blocs d’amplification plus haut de gamme.

Streaming tous azimuth

Deux antennes à l’arrière servent à la connexion Wi-Fi et Bluetooth bidirectionnelle, c’est-à-dire qu’il est possible de restituer le son sur des enceintes ou des casques non filaires, mais également de recevoir le son d’une source Bluetooth à la norme aptX-HD, qui autorise un débit numérique de 576 kbps (au lieu de 192 kbps pour le Bluetooth normal) et prend en charge l’audio jusqu’à 24 bits/48 kHz.

Antennes HF

Les antennes WiFi et Blutooth bi-directionnelles

L’ampli est, par ailleurs, compatible avec les enceintes Sonos pour diffuser la musique sur des enceintes déportées. Coté streaming, il est compatible avec Spotify, Amazon Music, Deezer, Tidal, Pandora, Chromecast, Apple AirPlay et Google Home. La connexion à une box internet est également possible en mode filaire avec un port Ethernet RJ45. Noter l’absence de prise USB à l’arrière. Il n’est donc pas possible de connecter l’ampli directement à un Mac ou PC. Dans la gamme RZ, seul le 70 dispose d’un convertisseur numérique-analogique USB.

Un gros décodeur

Coté décodage audio, le RZ30 fait feu de tout bois. Il est compatible Dolby Atmos, Dolby Surround, DTS :X, Neural :X et Imax Enhanced. Naturellement, il faut que les bandes sonores disposent des métadonnées et de l’encodage idoine. L’ampli est également certifié THX et intègre dans sa mémoire les caractéristiques de plusieurs enceintes Klipsch. L’affichage du décodage utilisé se fait aussi bien sur la façade de l’ampli qu’en superposition à l’image sur l’écran ou la télé.

gros plan affichage

Les canaux activés sont indiqués en façadeLe « Dirac Live » pour l’étalonnage audio

Mais ce qui distingue réellement le RZ30 de sa concurrence, c’est l’intégration de la fonction Dirac Live. Ce système d’étalonnage audio a été développé par Dirac Research, une entreprise suédoise fondée en 2005, basée sur les travaux du prix Nobel Paul Dirac. La philosophie derrière Dirac Live est de s’attaquer au problème de l’acoustique des pièces. Les meilleurs systèmes audio au monde ne peuvent délivrer leur plein potentiel dans une pièce non traitée, où les réflexions, les résonances (modes de la pièce) et les annulations de phase dégradent considérablement le son. Contrairement aux systèmes de correction acoustique plus anciens qui se concentraient principalement sur la correction de la réponse en fréquence, Dirac Live a été conçu avec une approche plus globale, en mettant un accent particulier sur la correction dans le domaine temporel (phase et temps de propagation du son) en plus du domaine fréquentiel. Cette approche permet théoriquement d’améliorer la clarté, la netteté des transitoires, la scène sonore et la précision du placement des sons. Voyons réellement ce qu’il en est…

Mise en place et étalonnage

L’ampli est livré avec un microphone omnidirectionnel qui peut etre fixé sur un pied d’appareil photo grâce à un pas de vis intégré. Il se connecte sur l’entrée mini-jack situé en façade.

télécommande depuis l'application

L’ampli peut être piloté depuis l’application Onkyo Remote pour Smartphone

Pour ce qui nous concerne, nous avons préféré utiliser le microphone calibré UMIK-1, relié en USB-C à un Mac Pro, lui-même relié en Bluetooth à l’ampli. Nous avons lancé l’application Dirac Live pour Mac OS qui a repéré la présence de l’ampli. En principe, l’activation du logiciel exige le paiement d’une licence « Full Bandwidth » de 350 €, mais qui est incluse avec l’achat de l’ampli. Donc, rien à payer.

Voici donc la procédure à suivre :

  1. Paramétrer le nombre et la disposition des enceintes.
  2. Choisir le type de zone d’écoute, c’est à dire un auditeur seul dans un fauteuil ou trois auditeurs dans un canapé.
  3. Positionner le micro en respectant le schéma du logiciel. On peut le tenir à la main, mais il est conseillé de le placer sur un trépied d’appareil photo ou, mieux encore, sur un stand de microphone. Dans le cas d’un étalonnage pour un spectateur seul dans un fauteuil, il faut placer le micro à 9 endroits différents : d’abord à l’endroit exact où sera la tête du spectateur, puis sur les 8 sommets d’un cube virtuel d’environ 1,5 m de côté entourant cet emplacement.
  4. Le logiciel envoie à l’ampli une fréquence glissante de 20 Hz à 20 000 Hz, successivement sur toutes les enceintes connectées et sur le caisson de basses. Il est recommandé de faire ces mesures sans avoir de bruit parasite environnant.
  5. Changer le microphone de place et répéter l’étape 4.
  6. Lancer le traitement par le logiciel pour lisser les courbes de réponse.
  7. Mémoriser le « preset » de réglages et le charger dans la mémoire de l’ampli.

capture d'écran Dirac Live

9 points de mesure différents à multiplier par le nombre de canaux utilisés

Ce sont donc entre 80 et 100 mesures qui sont effectuées par le logiciel. Une manœuvre un peu fastidieuse qui prend en pratique environ 20 minutes, mais qui est faite une fois pour toutes. Pour chaque enceinte, le logiciel repère les pics et les creux de fréquences et propose de les lisser pour rendre la courbe de réponse la plus linéaire possible.

Egalisation avant et aprèsLissage automatique de fréquences pour chaque canal

On peut alors stocker un « preset » de réglage qu’on peut activer ou désactiver à souhait à l’aide de la télécommande fournie ou bien depuis l’application de télécommande Onkyo téléchargeable sur l’Apple Store ou le Google Store.

Une différence notable

Force est de constater que le gain qualitatif saute aux oreilles. Le son parait plus naturel, plus ample et le positionnement des objets sonores dans l’espace bien plus précis. Les fréquences et réglages de phase permettent de faire converger toute l’énergie sonore vers la zone d’écoute avec puissance et cohérence. Sur la série « Star Wars Andor », saison 2, le passage des vaisseaux spatiaux fait littéralement vibrer les fauteuils, tandis que la guitare du générique de « The Last of Us » Saison 2 parait très naturelle. Pour les sensations fortes, on se tournera naturellement sur la scène finale d’« Avatar la voie de l’eau ». Sur certains modes de restitution audio, mais pas tous, il est possible d’activer ou désactiver le preset de réglage fait par le Dirac Live. Quand il est activé, le réglage de l’étalonnage permet d’avoir une meilleure restitution sonore qui se ressent notamment sur l’impact des basses fréquences.

Doucement les basses

On sait que le rendu des fréquences en dessous de 80 Hz est toujours délicat. On entre en effet dans des longueurs d’ondes sonores de quelques mètres qui produisent des résonnances modales dépendant directement des dimensions de la pièce d’écoute. Ainsi se produisent des noeuds et ventres de pression très difficiles à modifier. Un spectateur pourra par exemple ressentir très fortement certaines très basses fréquences alors que son voisin, à 50 cm, ne ressentira presque rien ! Il existe plusieurs méthodes pour améliorer le rendu de ces fréquences critiques, mais qui nécessitent au moins 2 caissons de basses, idéalement 4 ! La gestion spécifique et très précise des basses fréquences n’est pas incluse dans la version de Dirac Live fournie avec l’ampli, mais nécessite de prendre un abonnement supplémentaire de l’ordre de 300 €. Ne pas oublier que le Dirac Live, ou les autres logiciels d’étalonnage, n’agissent QUE sur le signal audio. Si l’acoustique de la pièce d’écoute est médiocre à la base, ces systèmes ne feront pas de miracle ! Ils affinent, mais ne remplacent pas, les études et traitements acoustiques de l’espace d’écoute (panneaux absorbants, diffusants, bass trap, etc…).

Puissance et précision spatiale

En écoute purement musicale, on peut utiliser l’accès aux libraires de Deezer ou Spotify, mais le son est généralement compressé. Le rendu est déjà très correct, mais pour pousser l’ampli dans ses retranchements, nous préférons utiliser le logiciel de lecture Audirvana pour Mac qui optimise le traitement numérique du signal et accède aux morceaux non compressés de la libraire Qobuz. En l’absence de port USB, nous passons par la réseau internet local en sélectionnant l’ampli qui apparait comme lecteur UPnP dans Audirvana. Sur le morceau « Africa » de Toto, les impacts sur les toms sont percutants et bien placées dans l’espace. Sur « Thriller » de Michael Jackson, les basses sont profondes et précises. En jazz, « Fever » en live à FIP propose une belle image stéréophonique avec une voix bien localisée dans l’espace. Quant aux enregistrements symphoniques, on a pu apprécier l’énergie de « Jurassic Park » de John Williams, interprété par Erich Kunzel et de Cincinnati Pops Orchestra.

Façade en aluminium ampli onkyo


Les concurrents directs

Dans la même gamme de prix que le Onkyo RZ30, on trouve le Denon AVC-X3800H qui est livré avec le système d’étalonnage audio Audyssey MultEQ XT32. Il est possible le mettre à mise à niveau vers Dirac Live, mais il faut s’acquitter de la licence. Cet ampli peut connecter jusqu’à 4 caissons de basses contre 2 pour le RZ30. On peut également citer le Marantz Cinema 60 qui met en avant sa musicalité mais avec une puissance par canal inférieure (100 W contre 170 W). Il dispose d’un réglage acoustique avec Audyssey MultEQ XT, mais pas de Dirac Live. Enfin, le Yamaha RX-A4A est également un choix solide pour ses capacités DSP et la fiabilité, mais son système d’étalonnage maison peut refroidir ceux qui préfèrent des systèmes standards qui ont fait leurs preuves.

Faut-il acheter le TX-RZ30 ?

Cet amplificateur offre un très bon équilibre entre la fidélité et la précision des modèles haut de gamme, souvent onéreux, et les performances plus modestes des appareils d’entrée de gamme. L’intégration de la licence Dirac Live dans son prix de vente est un atout majeur qui le distingue de ses rivaux. Nous avons particulièrement apprécié sa qualité de fabrication, sa capacité à maintenir une forte puissance, sa connectivité exhaustive et, par-dessus tout, son système d’étalonnage audio avancé.

Cependant, le RZ30 ne convient pas aux utilisateurs qui recherchent une installation rapide et sans effort. La phase de réglage peut être un peu longue et exige une certaine rigueur pour être menée à bien. Néanmoins, les efforts investis sont largement récompensés. Avec un peu de patience pour en maîtriser les commandes, le RZ30 se révèle être un véritable « avion de chasse » pour amateurs de sensations fortes.

Le verdict : une note globale de 8/10.

  1. Qualité sonore : 8/10.
  2. Puissance sonore (et tenue de puissance) : 9/10.
  3. Connectivité / Connectique : 8/10.
  4. Calibration : 10/10.
  5. Design : 7/10.
  6. Fonctionnalités : 8/10.
  7. Ergonomie : 7/10.
  8. Rapport qualité/prix : 8/10.