Vitrine des innovations prometteuses de la Défense, i-Naval 2025 s’est déroulé jeudi à Toulon, au pied de la Tour Royale. Fidèle à sa devise – la défense de demain se dessine dès aujourd’hui – l’événement a repris une recette qui a fait ses preuves : présenter des nouvelles technologies au travers d’un scénario crédible, car largement inspiré de l’actualité. Et peut-être plus que l’Ukraine, même si cette dernière a réussi quelques beaux coups avec ses drones navals, ce sont les attaques asymétriques perpétrées par les Houthis en mer Rouge et dans le golfe d’Aden qui semblent avoir servi de base aux équipes de DGA Techniques Navales et de l’Université de Toulon pour préparer cette septième édition.
Dronisation navale incontournable
Que ce soit avec des drones, des missiles ou même des abordages, les rebelles houthis ont multiplié les attaques ces derniers temps contre les navires de commerce navigant aux abords du détroit de Bab-el-Mandeb. En réaction, de nombreuses compagnies maritimes, reliant l’Asie à l’Europe via le canal de Suez, ont décidé d’abandonner cette voie maritime.
Si la CMA-CGM a décidé de ne rien changer à ses habitudes, c’est parce qu’elle sait compter sur la protection de la Marine nationale. Plusieurs frégates françaises ont d’ailleurs détruit des drones et des missiles balistiques houthis. Mais à 2 millions d’euros le missile Aster, l’addition est salée.
Dans un scénario construit autour de « la thématique du combat naval et de la protection des voies d’approvisionnement maritimes sous menace », plusieurs technologies innovantes ont été mises en avant. On retiendra par exemple le système Tracus, développé par la société Seaowl, et qui permet aux forces navales de s’entraîner aux attaques de drones de surface en meute.
Moins spectaculaire peut-être, mais promis à un bel avenir, le high power supercapacitor imaginé par la société Nawah est un système de stockage dx’énergie aux performances bluffantes. Dans un espace aussi petit qu’un conteneur, ce système est présenté comme pouvant « développer autant de puissance qu’un réacteur EPR ». Idéal pour alimenter le canon électromagnétique sur lequel travaille l’Institut de recherche franco-allemand de Saint-Louis.
L’Université de Toulon investie
Mais l’innovation qui a retenu le plus l’attention des quelque 750 personnes participant à i-Naval est sans nul doute le Hit-To-Kill. Partie intégrante du Sea Warden, un système de lutte anti-drone de surface et aérien développé par MBDA et Novadem, le HTK, d’une vitesse et d’une manœuvrabilité incroyable, est un drone intercepteur de drone par collision directe ! Cela n’aura échappé à personne, il a encore beaucoup été question de drones lors de ce i-Naval 2025. « La dronisation navale est un impératif stratégique pour la Marine nationale », a affirmé le vice-amiral d’escadre Christophe Lucas, le préfet maritime de la Méditerranée. Pour y arriver, la Marine nationale peut compter sur DGA Techniques navales et sur l’Université de Toulon qui, comme l’a rappelé son président Xavier Leroux, fournit au ministère des Armées ou à la base industrielle et technologique de défense de très nombreux techniciens et ingénieurs