Après une année passée à bûcher dur en première année de médecine, c’est la douche froide pour une bonne partie des étudiants non admissibles à l’oral. En particulier à Strasbourg pour quelque 140 d’entre eux dont les bons résultats, jusqu’à 15 de moyenne générale, leur laissaient légitimement de bons espoirs pour la suite. Se sentant « brutalement écartés », ils considèrent que « les règles du concours ont été modifiées en cours d’année sans la moindre communication » et envisagent un rassemblement devant la Faculté de médecine ce lundi 16 juin à 14 h.

Ces derniers jours, ils ont envoyé des demandes d’explication à l’administration de l’université, en plus d’alerter des élus et les médias. Ils s’interrogent en particulier sur les seuils d’admission dont ils précisent qu’ils leur ont été communiqués lors de plusieurs réunions d’information. « Au lieu des 10 % [les “grands reçus” accédant directement en deuxième année, NDLR], + 30 % d’admissibles prévus [passant à l’oral, NDLR], seuls 10 % + 20 % ont été retenus. »

Ayant fait et refait les calculs, ils dénoncent des « incohérences », reprochant à l’administration de se baser tantôt sur le nombre d’inscrits en L1, tantôt sur le nombre d’étudiants recevables. C’est-à-dire ceux qui ont validé leurs trois “blocs” disciplinaires : les sciences pour la santé, le tronc commun transversal (méthodologie…) et un parcours dans une autre licence (11 sont possibles). Observant que les années précédentes, certains étaient passés « avec 12 de moyenne », ils réclament d’avoir eux aussi au moins « l’opportunité de passer l’oral ».

Un nombre total d’étudiants fixe

Impossible, tranche le doyen de la Faculté de médecine, Jean Sibilia , qui rappelle que l’organisation des deux grands jurys pour 495 étudiants (sur trois années de licence) mobilise déjà une centaine d’évaluateurs sur huit demi-journées (pour 294 places). Même s’il comprend la déception de ceux qui « ont réussi la licence, parfois avec une bonne note, mais ne sont pas sélectionnés à l’oral, tout simplement parce que d’autres sont encore meilleurs ».

De fait, le nombre total d’ étudiants en santé en Alsace ( numerus apertus ) étant fixé à 586 avec l’Agence régionale de santé, la proportion des admis à l’oral varie en fonction des “grands reçus”. Quant au taux de 30 % à l’origine de moult « interprétations », il reste un « ordre d’idée » qui ne devrait plus apparaître dans les prochaines communications. Reste que les étudiants soulignent un point crucial : à l’issue des oraux, qui commencent le 23 juin, il restera peut-être des places vacantes dans certaines spécialités, comme la maïeutique, alors même qu’il manque des professionnels.