Toulon s’est offert une démonstration majuscule samedi soir à Mayol en balayant Castres (52-23) lors du barrage du Top 14. Devant un stade bouillant, les Varois ont signé leur retour en demi-finale huit ans après, portés par un duo Jaminet-Wainiqolo en feu. Prochain arrêt : Lyon, face à Bordeaux-Bègles.

Castres y a cru… avant de craquer

Le match avait pourtant démarré dans un vrai climat de phases finales à l’ancienne, avec du combat, du rythme et une grosse tension. Papali’i avait même refroidi Mayol avec un essai de déménageur en première période (3-7, 19e), juste après un carton jaune (et commotion) pour Le Brun, premier grain de sable dans l’engrenage tarnais.

Malgré une belle résistance et un jeu intelligent, les Castrais ont été frappés de plein fouet par la malchance. Après Le Brun, c’est Geoffrey Palis qui sortait blessé juste avant la pause. Derrière, le puzzle se disloque. Sadourny avait choisi un banc à six avants, misant sur l’impact physique. Mauvais tirage ce soir-là : il a fallu bricoler dans les lignes arrière avec Fernandez à la mêlée, Arata à l’aile et Dumora à l’ouverture.

Et en face, Toulon prenait son temps pour monter en puissance.

Un deuxième acte de furie rouge et noire

Retour des vestiaires, changement de décor. Le RCT accélère. Jaminet surgit et aplatit (51e), lançant une avalanche de points. En dix minutes, Serin, Isa, White, Nonu puis Wainiqolo font plier un CO à bout de souffle.

Score final : 52-23. Et surtout, 40 points inscrits par Toulon en seconde période, contre une seule réplique castraise (essai de Fernandez à la 60e). Autant dire que le CO a disparu des radars après l’heure de jeu.

Wainiqolo, Jaminet, Nonu : les artistes étaient là

Difficile de passer à côté du récital signé Jiuta Wainiqolo, intenable de bout en bout. Véritable fusée sur son aile, le Fidjien a multiplié les coups d’éclat avec quatre franchissements et 136 mètres parcourus ballon en main, avant de conclure la soirée avec un essai plein de panache à la dernière minute. À ses côtés, Melvyn Jaminet a joué les métronomes. Le n°15 du RCT a aligné les points au pied avec une précision chirurgicale (27 unités au total), avant de s’inviter à la table des marqueurs dès la reprise avec un essai bien senti.

Et puis il y a eu Ma’a Nonu, entré en fin de match dans une ambiance chargée d’émotion. Pour sa dernière apparition à Mayol, le double champion du monde n’a pas fait de la figuration. Opportuniste, puissant, il a aplati à la 78e minute pour signer un départ en forme de clin d’œil. À eux trois, ils ont incarné l’intensité, la justesse et le panache d’un Toulon en pleine montée en régime.

Castres au bout du bout

Rien à reprocher à Castres sur l’engagement. Ils ont tenu tête à 14, ils ont même mené. Mais les blessures ont tout détraqué, et la suite a été trop dure à gérer. Sans repères, avec une ligne arrière recomposée à chaque phase de jeu, le CO a perdu le fil. En seconde période, les automatismes ont volé en éclats, les efforts physiques ont pesé, et les Varois n’ont fait aucun cadeau.

C’est une fin sèche, mais pas honteuse. Sadourny et ses joueurs sortent rincés, mais fiers d’avoir accroché ce barrage dans une saison difficile. Le CO sera encore là l’an prochain.

Direction Lyon pour défier l’UBB

Toulon retrouvera l’Union Bordeaux-Bègles en demi-finale, le week-end prochain à Lyon. Un gros morceau, certes champion d’Europe, mais qui sait que le RCT a retrouvé ses crocs. La dynamique est là, l’envie est palpable, et l’équipe semble montée pour les gros rendez-vous.

La dernière fois que Toulon était en demie, c’était en 2017. Cette fois, ils arrivent avec du feu dans les jambes.

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J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO