Une parade militaire, un passage en revue des armées, un défilé aérien… Chaque année, le Royaume-Uni célèbre l’anniversaire de son souverain. Ce samedi 14 juin 2025 Charles III, toujours soigné pour un cancer, a parcouru en carrosse le Mall, l’avenue longeant le palais de Buckingham, accompagné de la reine Camilla, avant de recevoir le salut des troupes. Mais, pour la deuxième année en sa présence, le déroulé de cette cérémonie ancienne a été modifié pour inclure une minute de silence en hommage aux victimes du crash du vol d’Air India. Les membres de la famille royale avaient pour l’occasion enfilé un brassard noir.
Le bilan est passé à 279 morts
Le bilan du crash du Boeing 787-8 Dreamliner, qui s’est écrasé jeudi 12 juin après son décollage d’Ahmedabad, dans le nord-ouest de l’Inde, est passé à 279 morts. L’appareil, qui venait de décoller à destination de Londres, transportait 52 Britanniques. Un seul homme, de nationalité britannique, a miraculeusement survécu.
Le vol 171 d’Air India, qui devait atterrir l’aéroport londonien de Gatwick, a percuté le sol moins d’une minute après son décollage à 13 h 39. L’équipage avait émis un appel de détresse presque aussitôt après avoir quitté le sol. Plusieurs vidéos ont montré l’appareil, train sorti, prendre une trajectoire à piquer avant de percuter un quartier résidentiel d’Ahmedabad, près de l’aéroport. Il a été pulvérisé dans le choc, provoquant une énorme boule de feu.
La deuxième boîte noire recherchée
Panne de moteur, collision avec des oiseaux, problème de carburant ? Pour déterminer les raisons du crash les bureaux d’enquête britanniques et américains ont envoyé des équipes sur place. Ils vont analyser les éléments enregistrés dans l’une des boîtes noires découverte vendredi sur les lieux de l’accident. La seconde est recherchée dans les décombres de l’immeuble percuté par l’appareil.
Lors du dernier contact avec le contrôle aérien, le Boeing 787-8 volait à environ 175 nœuds, soit un peu plus de 300 km/h. Logiquement, le train d’atterrissage aurait dû être rentré juste après le décollage, ce qui n’a pas été le cas. La trajectoire peut également signifier une perte de puissance des moteurs dans cette phase critique du vol. Confronté à une situation d’urgence, le pilote a pu devoir rendre la main et mettre le nez de l’appareil à piquer pour conserver une vitesse suffisante afin de ne pas décrocher et pouvoir continuer à le manœuvrer.
Les deux pilotes étaient expérimentés, avec plus de 8 000 heures de vol à eux deux. Le crash pourrait-il être lié à un problème de conception de l’appareil ? Aucun un avion de ce modèle, livré pour la première fois en 2011 à la compagnie All Nippon Airways, n’avait jusqu’à présent eu d’accident. L’autorité de surveillance de l’aviation a tout de même ordonné une inspection de tous les Boeing 787 Dreamliner que comporte la flotte d’Air India.
Le patron de Boeing renonce au Bourget
Le drame survient à la veille de l’ouverture de 55e salon de l’aéronautique de Paris, un rendez-vous international d’envergure organisé tous les deux ans à l’aéroport du Bourget. Le patron de Boeing n’y participera pas. Stephanie Pope, responsable de l’aviation commerciale « et moi avons annulé nos projets d’assister pour rester avec nos équipes et consacrer notre attention à notre client et à l’enquête », a indiqué Kelly Ortberg. « La sécurité est un pilier de notre secteur et au cœur de tout ce que nous faisons. Nos experts techniques se tiennent prêts à porter assistance aux enquêteurs pour comprendre les circonstances », a-t-il ajouté. Une équipe de Boeing se tient prête à aller en Inde, a-t-il également précisé tout en appelant à « ne pas spéculer sur l’accident ».