Par

Julien Sournies

Publié le

16 juin 2025 à 13h53

Expérimenté depuis trois ans, le dispositif « Oui Pub », interdisant le dépôt de publicités dans les boîtes aux lettres ne disposant pas de ce sticker, n’a pas été reconduit par le gouvernement en mai dernier. Ainsi, il est possible pour tous les habitants de Grenoble (Isère) de recevoir à nouveau des catalogues publicitaires et autres flyers promotionnels.

Alors que Lionel Coiffard, vice-président de Grenoble-Alpes Métropole en charge de la collecte et de la valorisation des déchets, a fait part de son indignation sur les réseaux sociaux à la suite de l’abandon de ce dispositif, estimant, entre autres, qu’il a permis de réduire drastiquement la quantité de déchets papiers, les acteurs liés à l’imprimé publicitaire ont tenu à prendre le contre-pied.

« Non, il n’est pas souhaitable de généraliser le Oui Pub »

« Au détriment de son commerce de proximité et en privilégiant la publicité numérique qui ne bénéficie qu’aux grandes plateformes étrangères comme Shein, la position exprimée par M. Coiffard semble s’écarter des conclusions établies par l’ADEME (Agence de la transition écologique, NDLR), et néglige certaines dimensions fondamentales de l’expérimentation Oui Pub », dénoncent Loïc Verley et Arnaud Dubin, portes-paroles du Cercle d’Alliés.

Non, il n’est pas souhaitable de généraliser le Oui Pub alors même que l’ADEME a démontré dans son rapport d’évaluation qu’on ne peut pas « conclure qu’un moindre recours au papier et un usage accru du numérique serait moins polluant ».

Portes-paroles du Cercle d’Alliés

« Nos commerces n’ont guère d’autres options que l’imprimé publicitaire »

Surtout, selon le regroupement informel de l’ensemble des acteurs économiques liés à l’imprimé publicitaire et au papier, la disparition de « Oui Pub » s’avère finalement bénéfique aux commerces grenoblois, secteur en grande difficulté ces dernières années.

« L’imprimé publicitaire, a contrario des propos de monsieur Coiffard, représente bien plus que du  »gâchis de papier ». Nos commerces, à taille humaine et proches des habitants, n’ont guère d’autres options que l’imprimé publicitaire pour attirer les consommateurs dans leurs boutiques et créer du trafic en magasin, alors que Grenoble a 12 % de ses commerces vacants », avancent les portes-paroles du Cercle d’Alliés.

« Oui Pub » invisibilisait les commerces

Et ces derniers de poursuivre : « Le Oui Pub les a forcés sur les zones expérimentales à rentrer dans l’arène de la publicité en ligne où ils sont invisibles, en reportant leurs campagnes vers les grandes plateformes numériques – souvent étrangères – dont le modèle est opaque, peu créateur d’emplois locaux, et dont l’empreinte carbone reste peu mesurée. »

Nous appelons donc monsieur Coiffard à sortir de la logique du bannissement pour entrer dans celle du dialogue ouvert et constructif avec la filière papier, pour trouver des solutions viables qui répondent aux exigences de chacun, aux attentes des consommateurs et à la vitalité de nos centres-villes.

Portes-paroles du Cercle d’Alliés

De fait, le dispositif ayant été abandonné, les habitants qui ne souhaitent pas recevoir d’imprimés publicitaires doivent de nouveau apposer la mention « Stop Pub » sur leur boîte aux lettres.

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