Le recul de l’âge de départ en retraite nuit aux plus vulnérables, et ce n’est pas une officine gauchiste qui l’affirme, mais la très libérale Cour des comptes, dans son dernier rapport. Les auteurs y examinent les effets sur l’emploi des précédents reculs de l’âge légal. À l’arrivée, il n’y a pas de « scoop » particulier, mais une confirmation (bienvenue) de ce qu’ont démontré de nombreux chercheurs au cours des années précédentes.

Durant la décennie 2010, sous l’effet notamment de la réforme sarkozyste de 2010 (passage de 60 à 62 ans), l’âge moyen de départ à la retraite a augmenté de 2,1 années, explique la Cour. « Un moyen d’étudier l’impact de ce recul sur les parcours professionnels est de regarder s’il a correspondu à un allongement du temps dans l’emploi, au chômage ou en invalidité pour les personnes concernées, poursuivent les auteurs. En moyenne, dans l’ensemble de la population, ce recul s’est accompagné d’un allongement d’1 an et 7 mois du temps passé en emploi. Ce constat masque cependant des disparités importantes entre catégories socio-professionnelles. »

Les ouvriers les plus impactés

En effet, il n’y a rien de mécanique à ce qu’un recul de l’âge légal augmente