Plus de 150 trajets rémunérés auraient été effectués par ces deux individus, déjà connus des autorités pour des faits similaires.

Deux passeurs de 28 ans, originaires de Nice (Alpes-Maritimes), ont été condamnés à de lourdes peines de prison, jeudi dernier au tribunal niçois. Bilal K. et Eddy T. étaient déjà connus des autorités pour des faits similaires. Le premier a écopé de six ans de prison tandis que le second, poursuivi dans deux affaires différentes concernant une aide à l’entrée de manière illégale sur le territoire français, en a pris neuf. Ils avaient été placés en détention provisoire en janvier, puis sous contrôle judiciaire fin mars.

Ensemble, ils auraient effectué, sur quatre mois entre octobre 2024 et janvier 2025, plus de 150 trajets rémunérés avec des véhicules loués ou prêtés : 316 personnes auraient ainsi passé illégalement la frontière franco-italienne grâce à leur dispositif. C’est Eddy T. qui conduisait, et ce malgré un défaut de permis. Pour chaque voyage, les deux hommes ont pu gagner jusqu’à 200 euros par personne, selon les enquêteurs.

Nombre d’allers-retours contestés

S’ils n’ont pas encore pris leur décision quant à un éventuel appel, Me Florian Abassit, le conseil d’Eddy T., a dénoncé auprès du Figaro «une décision extrêmement sévère». Il conteste notamment le nombre d’allers-retours réalisés par son client, celui-ci n’ayant officiellement été pris en flagrant délit qu’à deux reprises selon lui. «Le tribunal ne s’est basé que sur les calculs des policiers mais il ne s’agit que d’hypothèses», ajoute l’avocat. Son client a nié les faits et préféré garder le silence lors de l’audience.

En juillet dernier, un réseau avait été démantelé entre des rabatteurs côté italiens et des chauffeurs côté français. Quatre personnes avaient été condamnées à des peines de prison allant jusqu’à quatre ans. Plus récemment, fin mai, 13 personnes d’un autre réseau ont été interpellées en France et en Italie pour un même stratagème de transport entre Vintimille et Nice. Depuis la crise migratoire de 2023, les tentatives de passages à la frontière franco-italienne ont diminué mais Menton reste l’une des portes d’entrée privilégiées et donc très surveillée.