Après l’avis favorable sans réserve de la commission d’enquête, le Conseil d’État a validé le Schéma directeur de la région Ile-de-France environnemental (SDRIF-E) par décret publié le 12 juin. « Une étape décisive pour l’avenir de l’Ile-de-France », commente le Conseil régional. Ce nouveau schéma directeur est un document de planification de l’aménagement et du développement du territoire à l’horizon 2040. Un schéma directeur qui s’impose désormais aux documents d’urbanisme des collectivités locales.
« La décision du Conseil d’État valide la totalité des dispositions du SDRIF-E, avec pour seule demande de modification notoire l’ajout d’une pastille d’artificialisation pour le projet de la nouvelle prison de Noiseau », précise la Région. Projet auquel la collectivité s’est opposée en appui des élus locaux dénonçant notamment une artificialisation de près de 28 hectares de terres agricoles « figurant parmi les dernières du département ».
Environnement, transports, logements…
Pour le reste, et dans les grandes lignes, ce schéma directeur défend la vision d’une « région polycentrique des 20 minutes ». A savoir, une région offrant à chaque Francilien un accès aux services publics, à l’emploi, à la culture, au sport ou encore à la nature à moins de 20 minutes de son domicile. Ce qui suppose quelques aménagements. Le SDRIF-E prévoit ainsi plus de 140 hectares de nouveaux espaces verts, la plantation de 2 millions d’arbres, la désimperméabilisation de 5 000 hectares et la sanctuarisation de 38 000 hectares agricoles et de 12 000 hectares d’espaces naturels en ville. Pour ce qui est des mobilités, il comprend 15 nouveaux projets de transports ferroviaires, avec près de 800 km de lignes supplémentaires, et porte l’ambition de tripler les déplacements à vélo.
En matière de logements, ce schéma défend un objectif de construction de 70 000 logements par an « dont deux tiers à prix abordable » (logement social, logement intermédiaire ou accession à prix maîtrisé), et la clivante norme anti-ghetto censée favoriser la mixité sociale en limitant à 30% la part de logements très sociaux par commune. Une mesure critiquée par les élus de gauche. Dans un tout autre domaine, le SDRIF-E soutient « une affirmation de la souveraineté économique et agricole francilienne » en réservant notamment plus 28 000 hectares à « la souveraineté productive », dont 50% à la réindustrialisation.
Ligne Nouvelle Paris-Normandie
« La décision du Conseil d’État donne également raison à la Région Ile-de-France dans son opposition à la Ligne Nouvelle Paris-Normandie (LNPN), exprimée dans une motion adoptée par les élus régionaux lors de la séance plénière du Conseil régional du 11 septembre 2024 », souligne la collectivité. Elle évoque un projet ferroviaire « particulièrement néfaste pour les terres agricoles et le paysage des territoires traversés », notamment dans les Yvelines, qui « a suscité de légitimes inquiétudes et une opposition unanime des élus et habitants concernés, exprimées lors de l’enquête publique du SDRIF-E », rapporte le Conseil régional se félicitant que le tracé actuel du projet soit « de facto » abandonné, « l’État suivant les recommandations de la Région de le revoir entièrement ».