C’est ce qu’on appelle une première approche. Ce lundi 16 juin 2025, les deux co-chefs de file de La France Insoumise aux municipales à Rennes en 2026, Marie Mesmeur, députée de la 1re circonscription d’Ille-et-Vilaine et Gwénolé Bourrée, ancien collaborateur parlementaire de Louis Boyard et ex-Union pirate, ont lancé leur campagne, et notamment de séduction, auprès des mouvements de gauche rennais. « On a écrit un courrier individuel à chaque parti du Nouveau front populaire pour leur demander de se mettre autour de la table », affirme Marie Mesmeur.
Chaque parti qui a formé l’accord du NFP aux dernières législatives, socialistes, écologistes et communistes, a donc été appelé à l’union. Certains avec plus de convictions que d’autres. Pour les Insoumis, qui ont fait de Rennes l’une de leurs cibles au niveau national, une alliance avec Les Écologistes est l’objectif numéro un. « La porte est particulièrement ouverte aux Écologistes, avec qui on partage cette écologie radicale et notre volonté de redonner un vrai rôle aux citoyens dans la vie publique », affirme Marie Mesmeur.
Une volonté d’alliance liée une vision commune, donc, selon la députée. Une union stratégique, aussi, pour essayer de remporter la mairie en s’imaginant un avenir avec une force politique qui a recueilli 25,37 % des voix au premier tour en 2020. Car si les bons, voire très bons, résultats de LFI à l’élection présidentielle, puis aux européennes et aux législatives, donnent des motifs d’espoir pour glaner quelques sièges aux municipales en 2026, gagner la mairie seule semble plus aléatoire. « Je ne sais pas qui a besoin de qui, mais Rennes a besoin des Insoumis, argue la députée LFI. L’union a donné des résultats. »
Pour les Écologistes, réponse cet automne
Les Écologistes rennais y sont-ils sensibles, à cette cour ? « Aujourd’hui, nous travaillons notre projet politique dans le cadre de l’association Confluences (dont les chefs de file sont Gaëlle Rougier et Priscilla Zamord). Les questions stratégiques seront prises cet automne », a tempéré Laurent Hamon, coprésident du groupe écologiste à la Ville de Rennes, ce lundi lors de sa présentation du bilan de mandat.
Partir dès le premier tour avec Nathalie Appéré ? Tenter l’aventure en solitaire ? Ou bien s’allier avec les Insoumis pour déloger le PS, au pouvoir depuis presque un demi-siècle ? Les Écologistes s’interrogent encore sur leur stratégie d’alliance. « Jusqu’à l’automne, nous serons en dialogue avec tous les groupes de gauche, nous échangeons. On verra bien si des unions larges peuvent se faire, ou si nous partons avec des listes différentes. » Tout en rappelant que s’allier avec un projet basé sur « la rupture de tout, ce sera compliqué ».
« J’attends de voir si Nathalie Appéré veut faire l’union de la gauche »
Dans ce contexte, les Écologistes rennais peuvent-ils adhérer au « programme de rupture à l’échelle de la ville » voulu par les Insoumis ? Un programme de 404 premières mesures, dont la gratuité des transports en commun pour les moins de 26 ans, la sanctuarisation du budget de la culture, « aller vers la gratuité des cantines scolaires notamment pour les familles les plus précaires », mais aussi fixer l’objectif de 0 sans-abri à Rennes.
Un programme, et les critiques formulées par LFI à l’encontre de la majorité sortante, qui semblent, pour l’heure, exclure un ménage à trois PS-LFI-Ecologistes. « J’attends de savoir si Nathalie Appéré veut faire l’union de la gauche sur son territoire », demande Gwénolé Bourrée. Quant à la maire et présidente de Rennes Métropole, elle n’a jamais porté les Insoumis dans son cœur. Lors des législatives post-présidentielle de 2022, elle avait d’abord rejeté l’idée d’une alliance avec LFI, avant de s’y résigner.
Un départ à trois ?
Depuis, les planètes ne se sont pas davantage alignées. Et l’hypothèse que le ménage à trois se transforme en trois aventures en solo n’est pas loufoque. Si rien n’est officiel, la candidature de Nathalie Appéré pour un troisième mandat ne fait guère de doute. Marie Mesmeur, elle, l’affirme, « accord ou pas accord, il y aura une liste insoumise ». Quant aux Écologistes, ils en sont aussi convaincus : « Nous avons été capables d’assumer un certain nombre de compétences pendant six ans, pose Valérie Faucheux, co-présidente écologiste à la Métropole. Notre projet et nos valeurs ont infusé. On est prêt à avoir un ou une maire écologiste à Rennes ».