« Notre avenir dépend-il de la technique ? », « La vérité est-elle toujours convaincante ? » et un extrait de Théorie de la justice, du philosophe politique américain John Rawls pour la voie générale. « Sommes-nous libres en toutes circonstances ? », « Avons-nous besoin d’art ? » et un texte issu de Théorie des sentiments moraux , du père de l’économie moderne, l’Écossais Adam Smith, pour la voie technologique. Tous les élèves de France et de Navarre ont découvert, ce lundi à 8 h, les sujets du bac 2025. Avec plus ou moins de bonheur selon l’attrait de la matière.
Au lycée Poincaré, ce sont 279 élèves qui ont planché sur leurs copies, dont 204 en filière générale. « Un effectif stable par rapport à 2024 », observe le proviseur, Julien Pisselet. Pour placer les candidats dans les meilleures conditions, les effectifs avaient été réduits par salle et ce sont 70 adultes, enseignants et personnel administratif, qui veillaient au bon déroulement des épreuves.
« A priori, tout s’est bien passé et aucun absent n’a été signalé. La première sortie est intervenue au bout d’1 heure 30, mais plus de 80 % des élèves restent les 4 heures », ajoute le chef d’établissement.
« Je n’ai jamais autant écrit ! »
Comme toujours, la philo a marqué le début des épreuves écrites du bac. Pas de quoi affoler Corentin, 18 ans, en terminale STMG. « Je n’avais aucun stress ce matin. La matière est agréable, car elle permet des discussions profondes. J’écoute en cours, mais je ne travaille pas trop à la maison. J’ai fait une année moyenne, je pense être bien parti pour le bac », indique le Barisien, qui a noirci quatre pages en dissertant sur l’un de ses thèmes de prédilection, la liberté. « J’ai parlé des dictatures, de l’aspect moral de la notion, je suis plutôt content de moi. »
Satisfaction partagée par Juline, 18 ans, en terminale générale. « Je n’ai pas fait d’impasse et j’ai révisé avec des fiches », soutient-elle, ravie d’avoir réfléchi, en trois heures et huit pages, à la notion de vérité. « Je n’ai jamais autant écrit », sourit-elle en espérant accrocher sa moyenne annuelle, un 11/20.
Un 12/20 ferait en revanche l’affaire de Lison, 17 ans, en terminale générale. Car son année de philo a été compliquée. « Notre prof était souvent absente et on a traité moins de la moitié du programme. J’ai choisi le commentaire de texte, mais au début, j’ai rigolé, je ne comprenais pas… » Et puis les idées se sont mises en place, remplissant neuf pages en 2 heures 30. « Il fallait rentrer dans le point de vue du philosophe, comme si on reformulait son idée », avance la Barisienne, qui envisage de devenir médecin légiste.
« C’était une belle expérience »
Un qui ne s’en faisait guère, c’est Joris, 18 ans, en terminale STMG, de Brillon-en-Barrois. La philo, ce n’est pas son rayon. « Je n’accroche pas, c’est tout. J’y suis allé les mains dans les poches, c’était une belle expérience », confie-t-il. Tous deux en filière STMG, Louis et Alice ont respectivement disserté sur la liberté et l’art. Avec un point commun, leur professeur, qui leur a fait aimer la philo. Avec 18 de moyenne sur l’année, Anaïs et Sarah ont passé l’examen haut la main, sans être emballées par les sujets. « On a beaucoup travaillé ensemble, par appels vidéos. »
Si la philo est terminée, les épreuves de spécialités s’échelonnent sur deux jours, ce mardi et mercredi. Le grand oral est prévu du 24 juin au 2 juillet. Les résultats du bac sont fixés au 4 juillet, ceux du rattrapage au 9 juillet.