Par

Amélie Loho

Publié le

16 juin 2025 à 16h31

Il a beau être multi-titrés, Jean-François Guillon a toujours l’œil qui frétille. Depuis un an, le photographe de Ploërmel sillonne les routes du Morbihan, son appareil en bandoulière.

Avec Nathalie, sa femme et associée, ils ont poussé la porte de centenaires. Un reportage hors des sentiers battus, au parfum de nostalgie.

« J’aime poser mon regard sur de nouveaux sujets en parallèle de mon travail au studio, ça me nourrit », recontextualise d’emblée celui qui s’est pris de passion pour le troisième art à l’âge de 17 ans. L’humain, ses traits du visage, ses mains a toujours été sa source d’inspiration.

39 centenaires photographiés dans le Morbihan

Après avoir lancé un appel sur les réseaux sociaux et frappé aux chambres des maisons de retraite, les premiers seniors acceptent de prendre la pose. Louise, 101 ans, ouvrira le bal à l’Ehpad Saint-Antoine. C’était en mai 2024.

René, Albertine, Jacques… Ils seront finalement 39 Morbihannais à partager leur intimité.

Pour briser la glace, et saisir les nuances de leur passé, c’est d’abord Nathalie qui est entrée en scène. À la façon d’un biographe, elle a interviewé chacun de leurs interlocuteurs. Et c’est en duo que le couple Guillon a ensuite réfléchi au cadrage.

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Pas question pour eux, d’aseptiser le cocon de leurs modèles. Bien au contraire. « On n’a pas enlevé le ruban à mouches suspendu dans la cuisine, ni la liste de numéros de téléphone placardée en grand dans le salon », sourit Jean-François. « C’est, à l’inverse, tout ce que nous étions venus chercher pour ce reportage. »

Du vrai, de l’authentique. Des stigmates du temps qui passe. Cette photo plus vraie que nature, il l’a documentée avec un portrait serré en noir et blanc, et un zoom sur les mains.

Cette aventure photographique réalisée « sans but lucratif » leur laisse aussi en tête, de beaux souvenirs. « Nos aînés ont le sens de l’accueil. Le café et parfois même un far breton nous attendaient sur la table. »

Les femmes ont été plus nombreuses que les hommes à se prêter au jeu.
Les femmes ont été plus nombreuses que les hommes à se prêter au jeu. ©Guillon photographiesBientôt une exposition itinérante ?

Maintenant que la post-production est terminée, Jean-François Guillon a d’autres aspirations. Comme celui de voir leur travail exposé. « À Ploërmel, sur les rives du lac au Duc, ce serait le Graal », lance celui qui a déjà trouvé des partenaires pour financer les tirages. « Ces clichés agrémentés de légendes ont vocation à devenir une exposition itinérante. »

René Hedan centenaire Ploërmel
René a participé au projet de Jean-François et Nathalie Guillon. ©Guillon photographies

Une première mise en lumière avant, peut-être, la sortie d’un livre. « Nous y réfléchissons sérieusement, mais l’édition est un tout au autre métier, et pour ça, nous avons besoin d’être accompagnés. » La bouteille à la mer est lancée…

Plus de renseignements au 02 97 93 62 71 ou 06 68 63 99 82.

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