Par

Thomas Corbet

Publié le

16 juin 2025 à 17h20

Malgré son titre en Champions Cup et une 2e place du Top 14 synonyme de qualification directe pour les demi-finales, l’Union Bordeaux-Bègles maintient un discours empreint d’humilité. Avant leur duel contre Toulon (samedi 21 juin à 21h05), les Girondins continuent de refuser le statut de favoris auquel ils pourraient largement prétendre… comme ils l’avaient fait lors de la phase finale européenne. 

Bordeaux-Bègles favori ni en demi-finale ni au Top 14

Il y a quelques semaines, trois jours avant la demi-finale de Champions Cup contre Toulouse, Yannick Bru avait sondé la salle de presse afin de vérifier son intuition au moment de s’exprimer sur le statut de l’UBB face à son grand rival.

Selon le technicien, tous les journalistes présents auraient parié leur maison sur les Rouge et Noir plutôt que sur ses protégés… sauf qu’ils y auraient perdu gros, comme l’histoire l’a montré depuis. Yannick Bru entraineur, ça semble plutôt bien fonctionner. Yannick Bru bookmaker, peut mieux faire !

Nouvelle demi-finale, nouvelle semaine de préparation, nouveau discours ? Non. Et après tout, pourquoi changer de formule quand celle-ci fonctionne. Les Bordelais de Jefferson Poirot se sont certes prouvé qu’ils étaient capables de grandes choses, ils préfèrent avancer sans fanfaronner. 

« Je pense qu’il faut complètement oublier le titre. Ça serait très dangereux de penser que, parce qu’on est champions d’Europe, il y a quelque chose qui nous est dû en championnat. On sait que ce sont deux compétitions bien différentes. Aujourd’hui, en Top 14, on est toujours des puceaux. On va dire qu’on n’a rien gagné, il faut se remettre dans cette position. On va jouer une équipe de Toulon qui, historiquement, a marqué ce championnat. Pas nous », déclare tout net le pilier. 

Méfiance et humilité comme leitmotivs

Chaque entraineur de Top 14, de sport de haut niveau en général, connait la recette et l’adapte à sa sauce : travailler comme un acharné dans son coin jusqu’à ce que ça paye. Pas question de pavoiser avant, pas d’obligation de cabotiner après.

« J’ai le sentiment que les joueurs ont envie de prolonger l’aventure de quelques semaines et de garder cette atmosphère-là, un mélange de bonheur, d’insouciance et aussi d’esprit de compétition. Maintenant, il n’y a pas de suffisance non plus. On sait qu’on n’a jamais écrasé personne et on ne marchera sur personne. C’est une grosse dose de travail, d’humilité et d’effort. On n’a pas de marge, surtout quand on voit la difficulté du Top 14 et le niveau des matchs de barrage », confirme Yannick Bru.

Rien de tel pour maintenir le niveau d’exigence qui a fait la réussite récente de l’UBB que de conserver le même discours donc, et de continuer à réfuter le statut de favoris que les Bordelais endossent forcément malgré eux. Que ce soit de l’auto-persuasion ou une habile communication. 

« Honnêtement, ce n’est pas du tout de la « com ». Moi, c’est vraiment ce que je ressens. Encore une fois, la Champions Cup, on l’avait survolée. Donc, je pense que le fait d’arriver en tant que favori en finale était plus légitime qu’aujourd’hui en Top 14. Je pense qu’en Top 14 on a été assez inconstants, on a eu des moments très difficiles. Aujourd’hui, dire qu’on est favoris, pour moi, c’est faux », maintient Jefferson Poirot. 

« L’année dernière, on avait vraiment un statut d’outsiders dans les compétitions qu’on a disputées. Cette année, on a pris un peu de crédibilité », concède tout de même Yannick Bru.

Notons cependant que pour cette fois, l’ancien talonneur a préféré ne donner aucun conseil en matière de paris !

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