Alors que la version live action Blanche-Neige ploie sous les critiques -qui avaient commencé bien avant sa sortie en salles-, force est de constater un scepticisme croissant du public face aux remakes des grands classiques Disney.
S’il est indéniable que ces relectures en prises de vues réelles bénéficient toujours d’un important coup de projecteur lors de leur sortie, la comparaison avec les œuvres originales n’est pas toujours à leur avantage.
Trop de remake tue le remake
Selon les données recueillies par JustWatch, les films d’animation classiques restent largement plébiscités par le public français, bien au-dessus de leurs équivalents en live action. En moyenne, les originaux sont 60 % plus populaires auprès des utilisateurs de la plateforme, ce qui révèle un véritable décalage entre visibilité et satisfaction.
Ce constat s’illustre dans les notes attribuées par les spectateurs. Qu’il s’agisse du Roi Lion, de La Petite Sirène ou d’Aladdin, les versions animées des années 90 ou 2000 conservent un attachement affectif et artistique fort, là où les remakes sont jugés souvent fades, impersonnels ou trop fidèles, sans la célèbre magie de Disney.
L’effet de lassitude commence-t-il à peser ?
Le cas de Blanche-Neige, qui fait déjà parler de lui pour ses choix créatifs et ses partis-pris narratifs très éloignés du conte original, illustre bien cette forme de lassitude du public, à force de faire et refaire toujours la même chose. Entre accusations de réécriture excessive, débats sur la fidélité aux œuvres d’origine ou rejet d’un formatage esthétique, la recette semble moins efficace qu’à ses débuts.
Pourtant, Disney continue de miser lourd sur ces adaptations : des projets live action autour de Vaiana, Hercule, Le Bossu de Notre-Dame ou encore Lilo & Stitch sont déjà en cours. Mais la dynamique d’intérêt ne suffit plus à convaincre sur la durée. Les chiffres de visionnage restent corrects, mais le bouche-à-oreille est souvent tiède.
La nostalgie : levier ou piège ?
Très paradoxalement, les remakes s’adressent autant aux enfants d’aujourd’hui qu’aux adultes nostalgiques (misant sur les seconds pour emmener les premiers). Mais ces derniers, très attachés aux classiques de leur enfance, n’ont pas eu la réaction escomptée et se montrent parfois plus exigeants sur la manière dont ces œuvres cultes sont modernisées.
Sexy Belle Maman…
D’après les données de JustWatch, on peut voir que les scores des films animés demeurent tout de même stables et élevés, preuve que la nostalgie ne s’efface pas si facilement, surtout face à des versions récentes jugées trop consensuelles ou sans âme.
Mais on note aussi un retour du public vers les œuvres originales (comme par hasard en exclusivité sur Disney+) et bien sûr une bonne poussé du côté du merchandising et des produits dérivés -une activité que Mickey maîtrise ! Ce phénomène pousse même certains à se demander si finalement le but de l’opération n’est pas là…