Le député socialiste Jérôme Guedj a tenté, lundi, d’atténuer la forme sans renier le fond après avoir violemment attaqué Jean-Luc Mélenchon, le qualifiant de « salopard antisémite » lors du congrès du Parti socialiste samedi à Nancy. Invité de BFMTV, il a reconnu un « emportement » et a retiré ce terme, estimant qu’« antisémite suffisait ».
« Je regrette le mot salopard, en plus il n’était pas utile. C’est une forme de pléonasme », a précisé le député de l’Essonne, tout en maintenant son accusation contre le leader de La France insoumise. Ancien soutien de Jean-Luc Mélenchon et fervent promoteur de la Nupes après la présidentielle de 2022, Jérôme Guedj a rompu avec LFI à la suite des attaques du 7 octobre et de prises de position jugées ambiguës par une partie de la gauche.
De fortes tensions entre les deux hommes
Les tensions entre les deux hommes sont désormais à leur comble. Jean-Luc Mélenchon avait auparavant qualifié Jérôme Guedj de « lâche de cette variété humaine que l’on connaît tous, les délateurs », ajoutant : « L’intéressant est de le voir s’agiter autour du piquet où le retient la laisse de ses adhésions. »
La crise dépasse le simple échange d’invectives : elle ravive les divisions internes du Parti socialiste, notamment sur l’attitude à adopter vis-à-vis de LFI en vue des élections. Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a condamné les propos de Jérôme Guedj sans prendre clairement parti. Interrogé sur France 2, il a renvoyé dos à dos les deux protagonistes, estimant qu’ils « trouvent un intérêt commun à se taper l’un sur l’autre » et ironisant : « Autrefois, quand on n’était pas d’accord, on organisait un duel à l’aube. »
Raphaël Glucksmann défend Jérôme Guedj
Une réaction jugée « minable » par Jérôme Guedj, qui accuse Olivier Faure de pratiquer une « inversion accusatoire » et de ne pas le défendre face aux attaques répétées de l’extrême gauche. « Il y a une campagne orchestrée contre lui, avec des relents antisémites », a renchéri Raphaël Glucksmann, chef de file de Place Publique, lundi soir sur TF1. Il a dit « comprendre cette colère », dénonçant l’exclusion de Jérôme Guedj de certaines manifestations et les insultes à répétition dont il serait la cible, notamment le qualificatif de « sioniste ».
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Alors que les fractures idéologiques et stratégiques persistent, la question d’une alliance PS-LFI pour les législatives reste brûlante. Olivier Faure refuse d’exclure toute coopération, malgré la pression croissante d’une partie de son parti. Raphaël Glucksmann, lui, réclame une rupture claire. « Il n’y aura pas de programme de gouvernement commun avec LFI. »