Publié le
16 juin 2025 à 18h31
Un médecin bordelais radié depuis 2017, est sur le banc des accusés au tribunal correctionnel de Paris. On lui reproche d’avoir mis en place un système de soins non autorisé et fait prescrire des médicaments qu’il a élaborés pour traiter des maladies neurodégénératives comme la maladie de Charcot, expliquent nos confrères de Sud Ouest. Le procès s’ouvre ce mardi 17 juin 2025 et durera deux semaines.
Il n’est pas le seul en cause : le médecin est jugé en même temps que son épouse, un homme d’affaires, un généraliste bayonnais, une association et une start-up. Ils doivent répondre de pratiques commerciales trompeuses, exercice illégal de la médecine, distribution d’un médicament non autorisé…
Interpellé en 2019
Pour rappel, en 2019 les policiers de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP) avaient interpellé l’ancien médecin et trois autres personnes au terme d’une enquête de six mois lancée par des plaintes déposées par des employés du laboratoire girondin.
L’ancien médecin était un chercheur renommé à l’Inserm de Bordeaux dans les années 1990. À l’époque, il pense découvrir un médicament pour traiter ces maladies neurodégénératives. Sa méthode repose sur les « polycomplexes », des molécules qui neutraliseraient les antigènes qu’il estime responsables.
Cependant, ces traitements sont élaborés sans validation scientifique ni agrément. Il a été suspendu une première fois en 1995 alors qu’il prescrit une de ses inventions à un malade et condamné à payer 8 000 francs. Vingt ans plus tard, en 2017, le Conseil de l’ordre des médecins le radie définitivement pour des pratiques similaires.
Vidéos : en ce moment sur ActuDes centaines de patients impactés
Il ne se serait pas arrêté là. L’ancien médecin aurait alors continué à traiter des patients par centaines – et via des prête-noms. Les bilans sanguins étaient facturés entre 150 et 400 euros par des structures qui n’y étaient pas habilitées. Les traitements étaient fabriqués sans agréments et non conformes aux règles européennes dans le laboratoire de Saint-Jean-d’Illac et assemblés à Milan. La juge d’instruction dénonce un dispositif qui visait des personnes vulnérables.
Pour la défense, le docteur a agi par compassion face à l’absence de solutions pour ces pathologies. « Il ne s’est pas enrichi et n’a pas mis la vie des malades en danger », a précisé son avocat à Sud Ouest. Aucun patient ne s’est constitué partie civile.
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