Par

Thomas Rideau

Publié le

16 juin 2025 à 17h28
; mis à jour le 16 juin 2025 à 19h44

« Paradoxalement, le projet est relancé. » La ligne nouvelle Paris – Normandie (LNPN) a fait couler des tonnes d’encre. Mais peut-être qu’elle va continuer à alimenter le débat. Ce vendredi 13 juin 2025, le projet a connu un sérieux contrecoup, le Conseil d’état ayant validé le schéma directeur de la Région Île-de-France portant sur l’environnement (SDRIF-E). Un schéma sur lequel ne se trouve donc pas la LNPN. Le coup est très dur pour les habitants de la Seine-Maritime. Cette ligne attendue depuis des années par les Normands ne se fera pas. En l’état. Mais la partie n’est pas perdue. Du tout. On vous explique.

LA LNPN est-elle vraiment morte ?

Quand Cyrille Moreau, vice-président de la Métropole Rouen Normandie entend les mots d’arrêt ou de gel concernant le projet LNPN, il s’étrangle : « Avec cette annonce, nous sommes dans l’ordre du fake. Il y a à la fois une part de vérité et une part de mensonge. La vérité est que le Conseil d’état a validé le SDRIF-E (schéma directeur de la Région Île-de-France, dans lequel la Région Île-de-France a décidé de ne pas faire figurer la LNPN). Le mensonge est de faire croire que par là le projet de LNPN est abandonné. »

« Pour Valérie Pécresse, c’est avant tout une manœuvre politicienne, c’est malin, mais c’est malsain. Si l’État réaffirme sa décision de faire la LNPN et qu’un tracé sera adopté, elle sera obligée de l’intégrer dans son schéma. Elle pourra alors dire à ses élus : l’État m’a forcé la main », analyse l’élu écologiste.

Encore une fois : Les Yvelines sont gagnantes dans ce projet

Puis, revenant sur les arguments en faveur d’une ligne qui profiterait aux deux Régions, l’élu souligne : « Si on ne fait pas au moins la première partie de la ligne, aux heures de pointe, pour faire fonctionner Eole (NDLR la prolongation du RER E jusqu’à Mantes-la-Jolie), sur huit trains normands, il faudra en prendre deux. Il faut impérativement partager les faisceaux, et pour le faire dans de bonnes conditions, il faut faire le doublement du Mantois. Sinon il y aura une dégradation des conditions de trajets à la fois des trains normands et des trains franciliens. »

Le son de cloche est assez similaire chez Jean-Baptiste Gastinne, vice-président à la Région Normande. « Il faut rappeler que le projet est inscrit dans la loi et est d’intérêt national » et en aucun cas la validation de ce schéma directeur met fin au projet de LNPN. « Paradoxalement, il est relancé. Dans deux semaines, nous avons une réunion de pilotage sous l’égide du ministre des Transports [Philippe Tabarot] le 1er juillet. Ça faisait un an qu’il n’y en avait pas eu », explique le vice-président.

« C’est compliqué d’être contre un projet ferroviaire »

Mais l’élu entend les résistances yvelinoises et assure qu’il existe « des marges de discussions », aussi bien sur le tracé que sur les modalités de trajet avec, pourquoi pas, un arrêt marqué à Mantes. « On va rouvrir les discussions. »

« C’est compliqué d’être contre un projet ferroviaire », note Jean-Baptiste Gastinne. « Depuis 2019, les fréquentations du train normand ont bondi de 25 %. On décarbone tous les transports. On ne pourrait pas comprendre qu’on abandonne un tel projet ferroviaire de cette envergure. »

Avec Fabien Massin

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