Il suffit de se balader dans la ville pour le voir. La nature y a de plus en plus sa place. Le futur parc-archipel, place de la Petite-Hollande, les jardins de l’Estuaire entre le quartier République et le quai des Antilles, la création d’un petit jardin face à l’hôtel de ville à la place d’un parking… « Jusqu’ici, on achetait nos graines à des semenciers. Vu la forte demande, ils sont très sollicités et sont obligés de fonctionner à plein régime, explique Cécile Bir, adjointe en charge des plans paysagers et patrimoine. La qualité des graines s’appauvrit. Les plants disponibles se font rares. Dans le même temps, les coûts de production et des végétaux augmentent. Renforcer notre autonomie locale en matière de production végétale est un vrai enjeu. »

D’autant qu’il faut faire avec la variabilité climatique. « Les sécheresses, les inondations ainsi que la conjoncture économique affectent l’approvisionnement pour près de la moitié des essences utilisées dans les plantations en France », indique la Ville.

D’où le souhait de créer une graineterie municipale. D’autant que la Ville bénéficie déjà d’un bel outil de production. « On a une grande pépinière au parc du Grand-Blottereau, rappelle l’élue. Sur douze hectares, 400 000 plantes y sont produites, 35 000 arbustes, 800 à 1 000 arbres… » Concernant la floriculture, 310 000 plantes et 60 000 plants potagers sont cultivées à partir de graines achetées.

Des végétaux adaptés aux conditions locales

L’enjeu est de maîtriser l’ensemble du processus de production, pour les plantations de la ville et de la métropole. « De la graine à la plante », résume Cécile Bir. Pour des végétaux locaux. « On souhaite avoir une gamme de végétaux adaptés à notre écosystème local. On va ainsi récolter des graines qui poussent bien dans nos territoires. Ce qui, en plus, permettra de faire des économies d’eau. »

La graineterie permettra aussi, pointe-t-elle, de valoriser des semences locales rares et de réduire les coûts d’achat de graines, « qui atteignent actuellement 80 000 € par an ». Une façon de « reprendre la main ».

Le site de la future graineterie est tout trouvé avec le parc du Grand-Blottereau. La Ville souhaite en faire une référence en matière de production végétale durable. Un bâtiment de 200 m² va être construit au cœur du parc. Il comprendra une zone de réception et séchage des graines, des locaux pour le tri, le nettoyage et le conditionnement, un espace de stockage, une salle de travail pour les équipes. La Ville s’est rapprochée du conseil régional qui doit agrandir le lycée horticole. La graineterie y sera intégrée. Coût de l’opération : 800 000 €.