Le président américain a accusé Barack Obama et l’ancien premier ministre canadien, Justin Trudeau, d’avoir participé au bannissement de la Russie du G8 en 2014.
Avant de quitter prématurément le G7 au Canada, Donald Trump a commis une erreur historique lors de sa prise de parole aux côtés de l’hôte de cette réunion annuelle, le premier ministre canadien Mark Carney, à Alberta. Le président américain est revenu sur l’exclusion de la Russie du groupe de discussions et de partenariat économique survenue en 2014.
«Le G7 était autrefois le G8. Barack Obama et un certain [Justin] Trudeau ne voulaient pas de la Russie», a déclaré Donald Trump, sous les yeux de Mark Carney, avant d’ajouter : «Et je dirais que c’était une erreur, car je pense qu’il n’y aurait pas de guerre [en Ukraine] aujourd’hui si la Russie était présente. Et il n’y aurait pas de guerre aujourd’hui si Trump avait été président quatre ans plus tôt.» « Mais ça ne s’est pas passé comme ça», a-t-il poursuivi. «Vous passez tellement de temps à parler de la Russie, mais elle n’est plus à la table des négociations, ce qui rend les choses plus compliquées», a-t-il soutenu.
Le président américain commet une erreur historique quand il accuse l’ancien premier ministre canadien Justin Trudeau d’avoir participé à l’exclusion la Russie du G8. Le pays dirigé par Vladimir Poutine avait dans un premier temps été suspendu du groupe de coalition internationale en 2014, après l’invasion de la Crimée par l’armée russe. Or, Justin Trudeau n’avait pas encore été élu à la tête du Canada, alors dirigé par le conservateur Stephen Harper.
Provocations
Cette annexion de la région ukrainienne, illégale au regard du droit international, avait poussé la communauté internationale à prendre des sanctions contre la Russie. Angela Merkel, à l’époque chancelière allemande, avait déclaré que le contexte géopolitique n’était plus propice à la participation de la Russie au G8. Barack Obama avait par la suite proposé que le sommet annuel se tienne à Bruxelles plutôt à Sotchi, en Russie. Cette dernière s’était définitivement retirée du groupe international en 2017.
Si Donald Trump a condamné l’exclusion de la Russie lors de sa réunion avec le premier ministre canadien, argumentant que cela ne facilite pas les négociations, le chef d’État américain n’a pas plaidé pour un retour de Vladimir Poutine autour de la table.
Cette attaque de Donald Trump visée contre Justin Trudeau – qui s’est révélée être une erreur – s’inscrit dans un contexte de provocations du président américain. À peine élu en novembre dernier, il avait menacé Ottawa de rétorsions économiques, la principale étant cette hausse de tarifs douaniers de 25%. Le dirigeant américain a également répété à plusieurs reprises vouloir annexer le Canada dans le but d’en faire le «51e État».