Après une absence d’un an, les têtes d’affiche mondiales du volleyball de plage reviendront à Montréal l’été prochain. Le Beach Pro Tour – Elite sera organisé par les promoteurs des Grands Prix cyclistes et du marathon, du 13 au 17 août, sur le circuit Gilles-Villeneuve dans l’île Notre-Dame.
Publié à 7 h 00
Après une première présentation couronnée de succès en 2023, le tournoi réunissant 32 des meilleurs duos féminins et masculins de la série Elite16 de Volleyball World a été annulé l’an dernier. Les coûts du montage et du démontage des gradins et l’imprévisibilité du financement public avaient été cités par le fondateur du festival SMASH, Patrice Brunet, qui avait également renoncé à tenir le Triathlon mondial en septembre dernier.
« C’est Tourisme Montréal qui nous a sollicités l’année dernière pour savoir si, selon nous, cet évènement pouvait être viable et repensé », a révélé le nouveau directeur général du Beach Pro Tour, Joseph Limare, qui occupe les mêmes fonctions pour le cyclisme et le marathon.
Après avoir décliné l’invitation initiale de relancer le tournoi dès 2024, le promoteur a pris quelques mois pour analyser les caractéristiques du circuit et discuter avec Volleyball World, qui chapeaute toutes les compétitions internationales. À la fin de l’année, « les bailleurs de fonds publics » ont garanti leur participation.
« En janvier, on a confirmé une entente de quatre ans pour une licence au Québec », a indiqué le DG en entrevue téléphonique, ajoutant que la prochaine étape était de trouver des partenaires privés pour bonifier un budget global qui surpasse les 2 millions de dollars. Sport Canada n’a toujours pas donné sa réponse dans le cadre de son programme d’accueil de manifestations sportives unisport.
Le déplacement du lieu de la compétition de la ligne de départ/arrivée à l’épingle du circuit de course automobile permettra d’utiliser une partie des gradins destinés au Grand Prix de Formule 1, qui s’est déroulé dimanche. « On a choisi de rendre l’évènement plus accessible et surtout de construire les terrains là où il y a des tribunes existantes », a précisé M. Limare, relevant la proximité de la station de métro de l’île Sainte-Hélène.
Le court principal pourra accueillir environ 3200 spectateurs, contre 800 pour le terrain secondaire. Une zone VIP aménagée entre les deux surfaces de jeu permettra aux privilégiés de suivre deux matchs en même temps. Mis en vente au grand public à partir de mardi, les billets les moins chers se détaillent 25 $. Ils peuvent monter jusqu’à 300 $ pour les demi-finales et finales du dimanche dans l’espace VIP.
Les organisateurs visent à attirer 20 000 spectateurs pour les cinq jours de compétition, par rapport à 15 000 lors du tournoi inaugural. L’objectif est d’écouler 25 000 billets en 2028.
« Les Montréalais sont très intéressés par cet évènement et Montréal est une ville de sport, a fait valoir le DG. On se rend compte qu’il y a une explosion de la pratique du volleyball et du nombre de licenciés au Canada. Il y a donc une demande. On l’a vu avec le succès de la Ligue des nations à Québec la semaine dernière. »
Au total, près de 40 000 personnes ont assisté à la compétition présentée au Centre Vidéotron, dont une foule de 12 302 spectateurs pour un duel Canada-France, un record d’affluence pour un match de volleyball en Amérique du Nord.
Les Canadiennes Melissa Humana-Paredes et Brandie Wilkerson, tenantes du titre à Montréal, ont été « les premières à confirmer leur présence » en août dernier, s’est réjoui Joseph Limare. Ce dernier garantit aux médaillées d’argent olympiques un laissez-passer si elles ne figurent pas parmi les 12 meilleures paires invitées au tableau principal dans deux mois. Quatre autres duos seront issus des qualifications disputées le mercredi et auxquelles des joueurs locaux auront accès.
PHOTO ADRIAN WYLD, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE
Brandie Wilkerson et Melissa Humana-Paredes
« Montréal occupe une place bien spéciale dans nos cœurs, surtout depuis le succès retentissant du dernier tournoi organisé ici, a affirmé Humana-Paredes dans un communiqué. Les fans m’ont complètement renversée avec leur passion et leur fierté ! Je sais que plusieurs athlètes ont hâte de revenir, tout comme moi et Brandie en tant que championnes en titre. »
Le DG de Beach Volleyball Événements, le nom du nouvel OBNL, promet une « ambiance festive » et une « communion avec le public » : « Le public fait partie de l’épreuve. Il y aura de la musique pendant les matchs, un DJ, on va avoir un village des fans, un espace-famille et une offre alimentaire. »
Montréal sera le seul arrêt nord-américain du circuit Elite16, qui compte 11 tournois répartis en Europe, au Brésil, en Afrique du Sud et au Qatar.
Consultez le site du Montréal Beach Pro Tour
« Ça reste fastidieux »
En plus des Grands Prix cyclistes WorldTour, du Marathon Beneva de Montréal et maintenant du Beach Pro Tour – Élite, le groupe dirigé par le PDG Sébastien Arsenault planche sur l’organisation des Championnats du monde de cyclisme sur route UCI, qui se dérouleront à Montréal en 2026. Deux épreuves féminines WorldTour sont également dans les cartons pour 2027, mais le DG Joseph Limare a prévenu que son équipe n’ira pas de l’avant sans obtenir au préalable un engagement politique des différents ordres de gouvernement. « Chaque fois qu’on se lance dans un nouveau projet ou qu’on est dans la continuité de nos projets existants, on doit solliciter un minimum de sept ministères, bureaux ou paliers gouvernementaux, déplore-t-il. C’est quasiment une ressource à temps plein qui doit travailler sur ces suivis. » Au dernier Sommet du sport, il a demandé un « guichet unique » pour les promoteurs. « Tourisme Montréal est un leader pour faire avancer les choses de ce côté, mais ça reste fastidieux », souligne-t-il.