© ADAGP, Paris, 2025/image Atelier Laversine - Cette peinture à la cire sur toile intitulée "Coquille n°XXXI" a été créée en 1995 par François Rouan. Elle est exposée actuellement au musée des Beaux-Arts de Lyon.

© ADAGP, Paris, 2025/image Atelier Laversine – Cette peinture à la cire sur toile intitulée « Coquille n°XXXI » a été créée en 1995 par François Rouan. Elle est exposée actuellement au musée des Beaux-Arts de Lyon.

François Rouan est connu pour ses « toiles tressées », qui en ont fait sa marque de fabrique au fil du temps. Associé à ses débuts au mouvement Supports/Surfaces, il n’y a pourtant jamais été affilié et son travail s’en démarque par sa singularité et la diversité des matériaux qu’il emploie.

« François Rouan, autour de l’empreinte », la nouvelle exposition du musée des Beaux-Arts de Lyon

Intitulée très justement François Rouan, autour de l’empreinte, cette exposition proposée actuellement par le musée des Beaux-Arts de Lyon n’est pas monographique, comme l’a rappelé la directrice du musée et co-commissaire de l’exposition. L’exposition présente tout de même près de 140 œuvres de l’artiste, peintures, dessins et photographies.

Parce qu’en effet, l’empreinte, au sens propre comme au figuré, marque l’ensemble de son œuvre. Que ce soit l’empreinte du film Shoah de Claude Lanzmann avec les toiles qui ouvrent l’expo, rassemblées dans une première salle baptisée « Stücke » en référence aux morceaux démembrés et déshumanisés des corps suppliciés, qui apportent sa réponse de peintre à la question de l’irreprésentable.

Ou celles qu’il expérimente quand, à la fin des années 1980, il se met à la photographie et demande à ses modèles de s’asseoir sur des films plastiques très fins qu’il reproduit sur papier puis incorpore à des couches colorées et dédouble pour brouiller le regard.

Ce sera la série Coquilles dont le public peut voir des exemples dans la deuxième salle. Il n’aura de cesse, dès lors de représenter le sexe féminin, comme un hommage à L’origine du monde de Gustave Courbet et de produire des figures presque fantastiques, entre tressage (on devrait plutôt parler de tissage, du reste), photographie et peinture à la cire et poudre de marbre.

On se laissera charmer par la variété des sujets, des supports, des méthodes et des couleurs, de ses études des fresques de Lorenzetti lors de son séjour à Sienne à ses Transis, réalisés beaucoup plus récemment, après la commande que lui a passé l’Abbaye royale de Fontevraud de réaliser les vitraux du grand réfectoire.

François Rouan sera présent au MBA de Lyon le 27 juin

Une analyse qui l’amène à réfléchir à des formats plus verticaux et qui donne à voir de splendides peintures mêlant le motif de la mort et la vie, entre traces et touches de couleurs, empreintes et volutes.

A l’instar des Transimères, des tirages argentiques retravaillés et composés à la même époque. Ou des Vénus de la 8e salle, inspirées de la découverte des « Vénus de Renancourt », une série de statuettes du paléolithique supérieur retrouvées sur le chantier de fouilles préventives du quartier de Renancourt à Amiens de 2014 à 2019. François Rouan les dessinent avec précision et poésie ou les peint en grand format sur ses fameuses toiles tressés.

Une magnifique découverte d’un peintre précieux et profondément moderne avec lequel les visiteurs pourront échanger le vendredi 27 juin (12h30) dans le cadre des « rendez-vous de midi » organisés par le MBA de Lyon. 

Infos pratiques

Exposition « François Rouan, autour de l’empreinte ». Jusqu’au 21 septembre 2025.

Musée des Beaux-Arts, 20, place des Terreaux, 69001 Lyon.

Horaires et billetterie sur le site : www.mba-lyon.fr.