Ils sont retraités, parents ou simples consommateurs malins, et n’habitent qu’à quelques kilomètres de la frontière. Face à la flambée des prix en supermarché, de plus en plus de Français préfèrent faire leurs courses en Allemagne ou en Italie. Les écarts sont parfois spectaculaires, y compris sur des marques strictement identiques. Cette situation, documentée dans un reportage diffusé sur TF1, soulève une question qui agace de nombreux clients : pourquoi un produit alimentaire vendu en France peut-il coûter jusqu’à deux fois plus cher qu’ailleurs en Europe ? L’enquête donne plusieurs éléments de réponse.
Pourquoi certaines personnes préfèrent faire leurs courses en Allemagne ou en Italie
Dans le reportage, un yaourt de marque vendu 0,30 € en Allemagne atteint 0,72 € en France. Idem pour une boîte de café : 2,79 € chez nos voisins, contre 4,95 € dans nos rayons. Et ces différences ne concernent pas seulement les produits d’importation.
Ce phénomène ne touche pas uniquement les zones frontalières. Même dans des zones rurales éloignées des frontières, certains Français organisent des virées groupées pour faire leurs courses alimentaires à l’étranger et économiser jusqu’à 30 % sur leur panier.
Courses alimentaires : pourquoi ces écarts de prix entre la France et ses voisins ?
Les différences s’expliquent en partie par les marges plus élevées des distributeurs français. Selon plusieurs experts, certains grands groupes pratiquent des politiques tarifaires spécifiques selon les marchés, jugés plus ou moins rentables.
À cela s’ajoutent des réglementations françaises qui peuvent influer sur les prix finaux : taxes, obligations d’affichage, normes logistiques. Résultat : un même produit, parfois fabriqué dans la même usine, peut avoir un prix très différent d’un pays à l’autre. Pour dépenser moins, ces Français préfèrent ainsi passer de l »autre côté
Courses alimentaires : que font les consommateurs français pour payer moins ?
Face à ces écarts, de plus en plus de foyers mettent en place des stratégies concrètes pour des courses moins chères :
- Traverser la frontière une fois par mois pour stocker les produits non périssables
- Partager les trajets avec d’autres voisins ou amis pour diviser les frais d’essence
- Cibler les produits chers en France, comme la lessive, le café ou le chocolat
- Comparer les étiquettes : certains produits affichent le même emballage, mais une origine différente
Ce comportement est particulièrement répandu en Alsace, dans les Hauts-de-France ou en Savoie, où les magasins frontaliers enregistrent une hausse de fréquentation marquée ces derniers mois.