Par

Juliette Cardinale

Publié le

17 juin 2025 à 18h32

Saluts nazis, cris de singe, coups de poing… Le quartier Saint-Michel de Bordeaux avait été le théâtre de violences la nuit du 24 au 25 juin 2022. Un an plus tard, huit militants d’extrême droite avaient été condamnés. Sept d’entre eux ont fait appel, ils seront jugés ce jeudi 19 et vendredi 20 juin 2025, explique SOS Racisme Gironde. Retour sur l’affaire.

Une nuit de violences

Vers 2 heures du matin, cette nuit-là, le groupe composé d’hommes (en partie cagoulés) âgés de 19 à 38 ans est accusé d’avoir scandé des slogans racistes, provoqué des passants, insulté des femmes et échangé des coups avec des habitants du quartier cosmopolite de Bordeaux.

Des « Ils sont où les antifas ? », « Mélenchon, on t’encule », « sale pute » et cris de singe avaient notamment pu résonner sur les pavés. Des moments filmés par des riverains et caméras de surveillance de la ville.

Tous les accusés étaient membres ou sympathisants de Bordeaux nationaliste, un groupuscule d’extrême droite qui a revendiqué l’action. Le groupe a été dissous en février 2023 par Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur. Bien qu’il soit « désormais rebaptisé Bastide bordelaise », affirme l’association SOS Racisme Gironde.

Interpellés le 22 février 2023 après huit mois d’enquête, ils étaient jugés un mois plus tard. Lors du procès, le parquet avait dénoncé « une expédition punitive » par des « militants politiques de l’ultra-droite ». De leur côté, les accusés avaient tous affirmé être sortis entre amis et nié appartenir au mouvement néo-nazi. Interrogé sur ses idées, l’un des accusés avait cependant lâché : « Hitler a voulu protéger son pays ».

Le 16 mai 2023, ils ont été « condamnés pour des violences volontaires aggravées par trois circonstances : en réunion, avec arme, et en raison de l’origine et du genre des victimes », rappelle l’association SOS Racisme.

Six des accusés ont écopé de deux ans de prison dont un ferme sous bracelet électronique, les deux autres de dix-huit mois dont douze avec sursis. Ils ont également dû verser plus de 1 000 euros à chaque association portée partie civile : la Ligue des droits de l’Homme, la Licra Bordeaux et Gironde, et SOS Racisme.

Les militants d’extrême droite ont fait appel et ils seront sept de retour à la barre ce jeudi. Le seul accusé qui avait présenté des excuses en première instance n’a pas fait appel de sa condamnation.

Un appel à une « mobilisation massive et déterminée »

L’association SOS Racisme appelle à une « mobilisation massive et déterminée » dès 8 heures du matin devant le tribunal de Bordeaux, place de la République, jeudi et vendredi lors du procès.

« Parce que ces actes ne doivent pas rester impunis, parce que la rue ne peut être laissée à la haine, parce que nos quartiers, nos luttes et nos existences valent mieux que la peur et la violence fasciste. »

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.