Par
Glenn Gillet
Publié le
10 avr. 2025 à 12h28
Au soleil, Olivier Swiz fait glisser le pinceau et apporte ce mardi 8 avril la touche finale à une fresque monumentale qu’il réalise depuis une dizaine de jours. Mais ce n’est pas sur une façade ou un mur, les surfaces sur lesquelles le street art se déploie le plus souvent, que vous pourrez admirer l’œuvre. Plutôt que de lever les yeux, il faudra les baisser pour découvrir l’œuvre de l’artiste, qui orne à présent le sol de deux terrains de basket nichés dans le parc boisé des Coquibus, à Évry-Courcouronnes (Essonne).
Il ne reste à présent qu’à remonter les paniers de basket, tracer les marquages blancs au sol, aux normes de la Fédération française de basket, et les terrains seront à nouveau jouables.
« Des couleurs assez saturées, bien lisibles »
Le travail au sol est une première pour l’artiste, pourtant habitué des chantiers XXL (la fresque couvre 1300 mètres carrés). Un défi qui l’a poussé à élargir sa palette technique pour permettre de donner vie à cet immense projet, à partir d’un dessin de taille naturellement bien plus modeste. Pour remporter l’appel à projet lancé par la ville, il avait proposé une œuvre inspirée, comme il en a l’habitude, par son attrait pour les travaux de collage, dont il cherche à reproduire certains effets en peinture. La proposition a séduit la municipalité.
Contrairement à beaucoup d’œuvres réalisées sur des terrains de sport, notamment de basket, la sienne ne cherche pas à épouser les lignes de jeux, et ce de manière à « conserver une notion de mouvement » en « faisant écho aux courses rapides et saccadées des joueurs », explique Olivier Swiz. L’artiste explique que « l’idée était aussi d’avoir des couleurs assez saturées, bien lisibles et qui se distinguent bien dans l’environnement, on est dans un bois. C’est assez différent de ce que je fais de base ».
Une vue aérienne de la fresque réalisée sur les terrains de basket des Coquibus par Olivier Swiz. (©Peint A La Main)Vidéos : en ce moment sur Actu
Pour renforcer la connexion entre l’œuvre et les Évryens, deux noms (en plus de celui de l’artiste) ont été peints dans aux coins des terrain : celui de Jean-Alexandre Lopez, jeune très investi au sein de la section basket de l’AS Évry, décédé en 2021 à l’âge de 17 ans, et celui du jeune espoir du basket Issa Touré, formé en Seine-et-Marne et décédé en 2023, également à l’âge de 17 ans.
« Depuis les JO, on croule sous les demandes »
Pour ce projet, Olivier Swiz a été sollicité par l’entreprise Peint A La Main (PALM), qui fait partie du groupe Théodore, spécialisé dans la peinture et qui notamment mis au point celle utilisée à Évry. Le matériau a comme caractéristiques d’être non seulement antidérapant, très résistant (l’état de la fresque est garanti pendant deux ans et peut durer bien longtemps en fonction de l’intensité de l’utilisation du terrain) mais aussi biodégradable, en plus d’être fabriqué en France. Pour l’entretien, un nettoyage régulier à l’eau suffit.
PALM s’est déjà illustrée dans des chantiers similaires à celui du playground des Coquibus, puisqu’elle avait déjà été mobilisée peindre des terrains de basket à Paris, Montreuil, Saint-Denis ou encore Marseille. Les commandes se sont encore multipliées depuis les Jeux olympiques, qui ont mis un coup de projecteur sur la pratique sportive : « Depuis les JO, on croule sous les demandes pour des peintures sur des terrains de sport, ça marche très bien. On en fait 10 à 15 par an, pas qu’en France. C’est monumental », confie Félix Pugh, chef de projet artistique chez PALM.
À Évry, les terrains de Coquibus embellis seront bientôt accessibles à tous. Une grande journée d’inauguration est prévue le 24 mais à partir de 11h, avec des matchs toute la journée.
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