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Rédaction Meaux

Publié le

17 juin 2025 à 17h03

De la photographie argentique comme il y a deux siècles… Une étonnante exposition de Jean-Charles Léon débarque aux Fées Solidaires, à Meaux. Marouflées ou recouvertes de métaux communs comme le cuivre ou précieux tels l’argent ou l’or, ses créations dévoilent une alchimie artistique d’une grâce infinie, à découvrir jusqu’au 28 juin 2025.

Papier salé, orotone, silvertone, argyrotype, tirage pigmentaire… des mots mystérieux et hors-temps. Pour ses portraits d’habitués des « Fées Solidaires », ses paysages, arbres, plantes et fleurs, à découvrir aux Fées Solidaires actuellement, Jean-Charles Léon adopte les techniques séculaires de la photo argentique avec ses processus photochimiques.

Ainsi, le tirage sur papier salé, à base de sel de cuisine est le plus utilisé vers 1839-1860. Une fois séché, le papier est enduit de nitrate d’argent, ce qui le rend sensible à la lumière, puis un négatif y est déposé et exposé longuement au soleil (ou à une lampe à bronzer). Lavé, fixé, relavé, séché, il est enfin collé sur un support.

L’artiste utilise des papiers japonais rares d’une grande finesse. Très fragiles, ils doivent être manipulés avec soin lors des procédés chimiques. Mais le résultat est bluffant comme avec le « Gampi Usuyo » qui donne des images translucides, avec son support visible par transparence et sa photo collée sur feuille d’or 24 carats.

D’autres de ses clichés recourent à l’orotone, un procédé de la fin du XIXe siècle, où une plaque de verre est enduite de gélatino bromure d’argent qui se rétracte au froid et fond à la chaleur.

Après plusieurs bains, la photo devient transparente ; une fois la plaque recouverte d’un vernis or ou argent, le sujet prend alors une profondeur merveilleuse, une lumière exceptionnelle…

Vidéos : en ce moment sur ActuUn artiste qui choisit de « prendre le temps de la photographie »

Musicien, chef de chœur, professeur de musique et musicologue, Jean-Charles Léon pratique la photo en amateur passionné. Désormais à la retraite, il s’y consacre pleinement, avec une prédilection pour les procédés du début de l’art photographie argentique. Il travaille la chimie de ses réalisations, les sels d’argents, le nitrate d’argent, le chlorure d’or, le bromure d’argent, la gélatine…

Une technique à l’ancienne qui n’est pas sans lui rappeler le vocabulaire musical : « Révélateur, développement, contraste, perspective, ombres, négatif, positif, prise de vue, flou, net, fixation, couleurs, proportions, harmonie, équilibre, point de vue… : beaucoup de mots sont communs à la photographie et à la musique » confie-t-il.

À l’heure du numérique, il préfère rencontrer les gens, penser la photographie dans sa matière même, apprécier les temps de séchages incompressibles. Il déclare : « Toute urgence se paye cash, un papier qui se froisse, un verre qui se casse, une gélatine qui se décolle. Les procédés anciens sont l’éloge de la lenteur dans ce temps d’immédiateté ».

Le tiers-lieu fête ses deux ans

Le Tiers-Lieu « Les Fées Solidaires » fête ses 2 ans ! Pendant ces deux années, cet espace créatif en plein centre-ville de Meaux a proposé de nombreux ateliers, expositions, et reçoit le public dans son café solidaire. Au rayon des nouveautés : une restauration avec service à

la table de midi à 14 h (carte à partir de 12,90 € et plat du moment qui change chaque semaine), un brunch un dimanche par mois, un spectacle stand-up un vendredi par mois. Et toujours : le coffee-shop, les ateliers créatifs, les expos, les objets de créateurs, les vêtements seconde main…

« Portrait d’ici – chemin faisant », jusqu’au 28 juin. Les Fées Solidaires, 17 rue Saint-Christophe à Meaux. Tél. : 01 83 38 95 51. Ouvert du mardi au samedi de 9 h 30 à 18 h 30, entrée libre.

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