Samedi soir, Perpignan a décroché son maintien en Top 14 en s’imposant de justesse 13 à 11 face à Grenoble, mais la fête a rapidement dégénéré. Entre insultes, jets de bière, envahissement de pelouse et bagarres, le barrage d’accession au Stade des Alpes a viré au chaos. Retour sur une soirée explosive.
Une ambiance déjà tendue en tribunes
Dès la première mi-temps, le climat dans les tribunes s’est alourdi. Des supporters de l’USAP, disséminés dans les travées grenobloises, ont été pris à partie verbalement et physiquement. Un jeune fan catalan raconte avoir été insulté et arrosé de bière, expliquant :
« L’ambiance était globalement bonne enfant, avec une majorité de Grenoblois, mais certains nous ont insultés et nous ont jeté de la bière dessus » (Rugbyrama).
Le même témoin évoque des gestes provocateurs répétés :
« Ils s’agrippaient au filet et nous faisaient des doigts d’honneur » (Rugbyrama).
Le ton était donc déjà donné avant même le coup de sifflet final, dans un match à fort enjeu pour les deux camps.
Une pelouse envahie… puis hors de contrôle
Une fois la victoire acquise grâce à une pénalité de Tommaso Allan à la 77e minute, les supporters de Perpignan ont envahi la pelouse pour célébrer. L’envahissement était autorisé par la Ligue, précise le président de l’USAP, contrairement à certaines rumeurs.
Mais la situation a dégénéré. Des supporters grenoblois ont rejoint la pelouse, et des heurts ont éclaté. Des coups ont été échangés, des projectiles lancés, des cris fusaient de partout. Les stadiers ont tenté d’intervenir, mais ont été vite dépassés par l’ampleur des accrochages.
Selon RMC Sport, les CRS ont fini par entrer sur le terrain, casqués, pour calmer les tensions. « Dix minutes après la fin de la rencontre, le terrain était envahi et les esprits chauffés à blanc », rapporte le média.
Des joueurs pourchassés, l’USAP dénonce
Dans la zone des vestiaires, deux joueurs de Perpignan ont été poursuivis par des individus visiblement hostiles. Une scène surréaliste selon le président François Rivière :
« J’ai deux joueurs qui se sont fait poursuivre jusqu’à l’entrée des vestiaires. Pourtant, ils étaient dans une zone contrôlée. Je n’ai jamais vu ça ! » (L’Indépendant).
Il décrit aussi une scène choquante :
« Ma chemise a été entièrement tachée de sang, parce que je suis venu prêter secours à des supporters en difficulté », témoigne-t-il, visiblement marqué.
Il a néanmoins salué le comportement irréprochable du staff grenoblois, soulignant leur calme et leur soutien.
Un jet de bière comme élément déclencheur ?
Selon plusieurs témoignages rapportés par Midi Libre, un pichet de bière lancé par un supporter catalan sur un joueur du FCG aurait été le déclencheur des premiers affrontements. Ce geste isolé aurait mis le feu aux poudres, dans une atmosphère déjà survoltée.
Les échauffourées ont alors éclaté en différents points de la pelouse, avant que les forces de l’ordre ne parviennent à disperser les groupes. Aucun blessé grave n’a été officiellement recensé, bien qu’un supporter de Perpignan aurait été sérieusement touché. À ce jour, aucune plainte n’a été déposée.
Une soirée noire pour l’image du rugby
Ce match entre le FCG et l’USAP, censé conclure la saison, a fini par brouiller l’image d’un sport souvent vanté pour la fraternité entre supporters. Les scènes de tension, les jets de projectiles et les interventions musclées de la police sont venues rappeler que la ligne entre passion et débordement est parfois très fine.
Alors que Perpignan sauve sa place en Top 14, la Ligue et les clubs devront sans doute rendre des comptes sur les conditions de sécurité d’un barrage aussi tendu. Le rugby a connu samedi soir une déchirure, sur fond de frustration sportive et de colère mal canalisée.
J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO