« En aucun cas, le conseil municipal ne peut se transformer en tribunal », avait indiqué le 26 septembre 2022 le maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau.

Ce jour-là, il avait fait face avec aplomb aux attaques de l’opposition scandalisée par les révélations de Mediapart, un mois plus tôt, sur le présumé chantage à la vidéo.

« Monsieur Perdriau, partez ! » lui avait même intimé l’UDI Lionel Boucher, à l’époque toujours adjoint au maire et proche de Gilles Artigues. « Je n’ai jamais vu cette vidéo et je ne m’en suis jamais servi contre Gilles Artigues. Je n’ai jamais détourné le moindre euro de la collectivité », s’était défendu Gaël Perdriau, droit dans ses bottes durant toute la séance de ce conseil de 2022.

Trois ans plus tard, les Stéphanois sauront enfin la vérité puisque la date du procès est connue depuis le 6 juin. Sous réserve de recours, il aura lieu du 22 au 26 septembre à Lyon.

Trois jours plus tard, les élus assisteront au conseil municipal et ils devraient connaître les réquisitions à défaut du jugement, qui pourrait être mis en délibéré.

La salle Albert-Lebrun habituée aux éclats de voix

L’ambiance de la salle Albert-Lebrun, qui est habituée aux éclats de voix, risque fort d’être très étrange en ce jour de septembre. Une salle Albert-Lebrun dont les murs ont tremblé à chaque conseil municipal depuis trois ans et dont l’affaire s’est invitée à chaque séance.

On apprendra alors qui aura eu raison. Ceux qui n’ont eu de cesse de demander depuis le début la démission de Gaël Perdriau ? Ceux qui, au contraire, ont toujours mis en avant la présomption d’innocence, restant fidèles au maire et croyant dur comme fer en son innocence ?

Un autre rendez-vous fin juin

En attendant cette date fatidique, tous les élus, qu’ils appartiennent à la majorité ou à l’opposition, se disent en tout cas soulagés que ce procès arrive enfin. Gaël Perdriau lui-même a, par la voix de son avocat Maître Luciani, indiqué qu’il était satisfait de la date de son renvoi en correctionnelle.

« Le maire de Saint-Étienne va ainsi pouvoir s’expliquer dans un temps qui n’interfère pas trop avec la campagne pour les élections municipales de 2026, afin qu’elle puisse être apaisée en étant débarrassée de toute hypothèque judiciaire et que les Stéphanois s’expriment tranquillement. Cela lui permettra aussi de prendre une décision et de l’annoncer de façon plus sereine après l’audience », avait indiqué, le 8 juin, le conseil de Gaël Perdriau.

En attendant ce conseil municipal de septembre, les élus de Saint-Etienne se retrouveront le 30 juin. Et, une nouvelle fois, l’affaire qui empoisonne la ville depuis trois ans, une éternité, risque fort d’animer les débats.