Fabio Quartararo estime qu’il est encore un peu tôt pour véritablement pouvoir ressentir le bénéfice du doublement des effectifs de Yamaha cette saison. Privé d’équipe satellite pendant deux ans, le constructeur japonais peut à présent compter sur l’arrivée du team Pramac dans le groupe, avec des M1 en lien étroit avec l’usine et confiée à des pilotes expérimentés. Si Jack Miller s’est effectivement fait remarquer de loin en loin, l’accélération que cela pourrait apporter au développement n’est pas encore vraiment perceptible.
« C’est trop tôt, et aussi on n’a pas eu beaucoup de choses à tester, du moins pas pour de grosses améliorations », explique Quartararo. « Pour le moment, la moto transmet de bien meilleures sensations mais à chaque fois qu’on fait un pas en avant, c’est trop petit parce que les autres font aussi ce même pas en avant et l’écart reste inchangé. J’ai donc le sentiment qu’on ne s’améliore pas vraiment. »
« Si on regarde les Honda, on peut voir la manière dont ils pilotent », observe-t-il. « Le point faible qu’ils avaient à l’avant paraît maintenant être, non pas un point fort mais en tout cas ils sont bien plus en confiance. En roulant derrière Mir, on peut voir qu’en comparaison de l’année dernière, son pilotage est complètement différent et qu’il est beaucoup plus en confiance. »
Sa confiance à lui a été boostée par le sprint d’Austin et la sixième place qu’il y a décrochée. « Oui », confirme le Français, « parce que c’est la première fois cette année que je prenais véritablement du plaisir en course. » La suite du week-end texan s’est révélée bien plus compliquée : « J’ai fait une erreur pendant le tour d’installation et ensuite ça a été très chaotique pour la course, donc je n’ai malheureusement pas vraiment pu performer, mais je pense que mes sensations sur la moto ont été bonnes. »
« Je pense que garder la même moto et travailler de mon côté pour être à 100% de la moto et trouver sa limite va être très important ce week-end », ajoute Fabio Quartararo. Car oui, il compte conserver la même base technique sur sa Yamaha tout au long du GP du Qatar, cette semaine. Cette quatrième manche de la saison intervient alors qu’il s’est dit lassé par de trop nombreux changements sur sa moto, qui l’empêchent d’aller au bout des choses pour tenter d’exploiter au mieux son package.
Fabio Quartararo
Photo de: Yamaha
Le champion du monde 2021 exhorte à présent Yamaha à se stabiliser autour d’une base de la moto 2025 afin qu’il ait de la marge de manœuvre pour bien s’y adapter et optimiser son pilotage en fonction du caractère de cette machine. Pour le Français, la priorité ne doit plus être de tester d’innombrables changements, du moins pas tant que l’usine n’apporte pas de nouvelles évolutions substantielles.
« Le truc, c’est qu’on essaye de trouver du grip en changeant tout le temps les réglages de la moto. Or, on les a déjà changés vingt fois, alors on sait qu’on ne va pas vraiment trouver la performance en les modifiant », explique Quartararo. « Pendant les premiers Grands Prix, on a tout le temps fait des modifications, puis au final on veut tout le temps faire des comparaisons sur des pistes différentes, or je pense qu’il est bon d’avoir une base, à laquelle je m’adapte. »
Trop de changements sans trouver les limites de la moto
« Le jour où on a vraiment quelque chose d’important à essayer, quelque chose dont on pense que ça va vraiment nous aider, alors on l’essaye et on fait des comparatifs. Mais je ne veux plus réessayer les mêmes choses parce qu’on est sur une piste différente. Maintenant, je veux me concentrer sur mon pilotage parce qu’on fait tout le temps des changements et je ne trouve jamais les limites de ma moto. Donc pour ce Grand Prix, je ne vais pas toucher à la moto et garder la même base des EL1 à la course, avec bien sûr des ajustements si besoin mais sans faire trop de choses. »
Ces changements permanents sur sa M1 ont mené Quartararo à disputer le dernier Grand Prix avec un châssis différent de celui qu’il aurait dû utiliser, la faute à une chute dans le tour de mise en grille et à cette stratégie de Yamaha qui avait préparé deux motos différentes.
Capable de chronos « très rapides » à certains moments du week-end d’Austin, le Niçois veut désormais avoir les moyens d’affiner son pilotage pour extraire ce que la M1 dans sa version actuelle a à lui offrir. « J’ai fait des erreurs parce que je pousse fort. Or, je trouve qu’on a un très bon train avant mais un très mauvais arrière donc la moto est un peu déséquilibrée et j’attaque d’une manière qui n’est pas la bonne, selon moi. »
« Pour le moment, le style de pilotage requis par notre moto est celui-là et pour performer comme les Ducati, il va falloir qu’on gagne beaucoup plus à l’arrière, quitte à perdre un peu à l’avant. On sait qu’on ne peut pas tout avoir mais il faut qu’on équilibre beaucoup plus l’arrière. Comment ? Je ne le sais pas, mais c’est ce qu’il faut qu’on fasse pour être rapides. »
Lire aussi :
Dans cet article
Léna Buffa
MotoGP
Fabio Quartararo
Yamaha Factory Racing
Soyez le premier informé et souscrivez aux alertes mails pour recevoir les infos en temps réel
S’abonner aux alertes de news