Posted On 18 juin 2025

Ce week-end, Eric Piolle a profité de la venue de Cécile Duflot à Grenoble pour se mettre en scène avec et se vanter d’avoir atteint 25% de logements sociaux à Grenoble… en annonçant qu’il ne compte pas s’arrêter là, poursuivant une politique de déséquilibrage de la ville.

LE CONTRIBUABLE FINANCE L’ORIENTATION IDÉOLOGIQUE

Cécile Duflot était en effet à Grenoble samedi dans le cadre de l’événement organisé par la métropole « le féminisme fait le printemps ». Elle est directrice d’OXFAM mais surtout elle fut un pilier des Verts au niveau national, ministre sous François Hollande, à l’origine de la loi qui impose 25% de HLM par commune. Une intervenante très orientée à l’image des autres (la journaliste-militante Salomé Saqué, la conseillère régionale socialiste Najat Vallaud-Belkacem), faisant de cet événement un grand raout militant de promotion d’un seul point de vue, financé par le contribuable.

LE RECYCLAGE D’UNE VIEILLE ANNONCE

En mal d’actualités en ce moment, absent des radars depuis plusieurs semaines, Piolle en a profité pour organiser une séquence avec elle afin de se féliciter d’avoir atteint le taux de 25% de logements sociaux à Grenoble. Soit simplement ce que demande la loi, mais avec lui tous les prétextes sont bons pour communiquer. Pour faire mine que c’est un événement, il fait comme si ce seul venait d’être dépassé alors que les Verts/LFI en parlent depuis 2023

Piolle fait sa comm’
OBJECTIF… 30% DE LOGEMENTS SOCIAUX !

En effet il y a plus de deux ans, ils se vantaient déjà d’être « très proche » de 25%. Et annonçaient la couleur : aller plus loin en visant les 30%. Ce que Piolle confirme aujourd’hui dans le Dauphiné : « « On ne veut pas s’arrêter là », promet Éric Piolle, en pensant notamment aux quartiers de l’Île-Verte et de l’ultracentre ». Le ton est donné : en cas de réélection avec leur candidate Laurence Ruffin, les sortants poursuivront cette politique bête et méchante de recherche du chiffre en s’attaquant à toute la ville sans s’interroger sur les conséquences de ce qu’ils font.

LE NOMBRE DE DEMANDEURS EN HAUSSE…

Car derrière les 25% de logements sociaux à Grenoble, il y a une réalité qui ne change pas et dont le Maire s’abstient bien de parler : le fait que le nombre de demandeurs de logements sociaux, lui, stagne depuis près de 20 ans dans la métropole (et connait même une hausse de +15% depuis 2018). On dénombre ainsi autour de 18 000 demandeurs et ce chiffre ne se résorbe pas malgré une politique de bétonisation insoutenable avec toujours plus de constructions.

… MALGRÉ TOUJOURS PLUS DE CONSTRUCTIONS

En 15 ans, ce sont un peu plus de 15 000 logements qui ont été construits… et aujourd’hui, 13 000 logements, soit quasiment l’équivalent, sont vacants à Grenoble. Leur part a doublé. Malgré ces indicateurs qui devraient leur mettre la puce à l’oreille, les Verts/LFi ne veulent pas s’interroger sur ce paradoxe : une offre très forte mais une demande qui ne se résorbe pas et reste à des niveaux très élevés.

LA MOITIÉ DES DEMANDEURS VEULENT QUITTER LEUR LOGEMENT SOCIAL

Car parmi les 18 000 demandeurs de logement social, environ la moitié sont déjà des locataires du parc social. Cela signifie qu’ils veulent quitter l’endroit où il réside, et ça non plus Eric Piolle ne le vante pas. Parfois parce que le logement n’est plus adapté à leurs besoins. Mais surtout parce que de nombreuses familles veulent quitter des quartiers et des montées d’immeubles qui sont devenus des repoussoirs, du fait d’une politique de précarisation qui fait le nid des incivilités qui minent ensuite le quotidien.

Lys Rouge : certaines montées de logements sociaux ACTIS sont vides à plus de la moitié..
DES TAUX DE VACANCE AHURISSANTS…

Les quartiers qui comptent le plus fort taux de logements sociaux sont ainsi ceux où on relève des taux de vacance de logements ahurissants : 15% au Village Olympique, 20% à l’Arlequin, 12% à Teisseire/Malherbe… Le record est attribué aux Trembles (à la Villeneuve) avec 28% soit près d’1 logement sur 3 inoccupé ! Des chiffres évidemment bien moins vendeurs, que ni Piolle ni Duflot ne daignent voir.

… DANS DES QUARTIERS DEVENUS DES NASSES

Car ces chiffres sont justement le résultat de leur politique absurde de concentration des logements sociaux qui déséquilibre totalement les quartiers en tuant toute mixité et en fait des nasses. Ce que confirmait un rapport de la cour des comptes pointant l’échec de la politique de la ville. Les Verts/LFI poursuivent avec les mêmes recettes alors qu’on a le recul des expériences de la gauche Dubedout (Villeneuve, Mistral..) où la surconcentration de HLM a dévalorisé des quartiers entiers.

LES PIOLLISTES RECOPIENT LES MÊMES MÉTHODES QUI ONT ÉCHOUÉ

Eric Piolle confirme ainsi au Dauphiné qu’il impose 45% de logement social à chaque opération de construction dans les zones moins dotées, prenant en exemple le nouveau quartier Flaubert. « Un nouvel Arlequin ? » s’interrogeait le DL il y a quelques temps : 1500 logements dont la moitié de sociaux, où on retrouve déjà des incivilités et où la classe moyenne qui a acheté peut déjà s’attendre à la baisse de la valeur de son bien.

Même trajectoire pour la Presqu’île, bétonisée à toute vitesse, où sont déjà relevés des « signes de fragilité » et de « précarité » et où on voit déjà les problèmes habituels qui n’augurent rien de bon pour l’attractivité du secteur : malpropreté, désertion des commerces… 

VERS UNE VILLE ULTRA PRÉCARISÉE

Il n’y a donc vraiment pas de quoi se vanter d’une politique de précarisation de la ville, alors que nous comptons déjà très peu de propriétaires par rapport aux villes de la même strate et que les Verts/LFI, par idéologie, refusent de développer l’accession sociale à la propriété qui permettrait un rééquilibrage des quartiers. La candidate des Verts à la succession de Piolle, Laurence Ruffin, poursuivra dans cette même voie en cas d’élection : une politique d’appauvrissement généralisé de la ville, dont personne ne peut sortir gagnant à la fin.