Vous sortez de votre saison la plus aboutie de votre carrière au Hansa Rostock (cinq buts et huit passes décisives en 36 matchs de D3 allemande) ?
Le début de saison a été un peu compliqué, je crois qu’on était relégables après 11 journées. Puis il y a eu un nouvel entraîneur et tout a changé, et on rate finalement les play-offs de peu. Individuellement, c’était une très bonne saison et j’ai bien enchaîné, en jouant quasiment tous les matchs titulaires (33 titularisations). C’est aussi pour ça que j’avais besoin de partir et, surtout, de prendre du plaisir. Le tout dans un engouement incroyable, très réputé en Allemagne, avec 25 000 personnes chaque week-end et au moins 3 000 lors des déplacements.
Qu’êtes-vous venu chercher en rejoignant Rostock ?
C’était important de retrouver du temps de jeu, de me montrer pour passer un cap et enchaîner une saison sans pépin physique, avec des stats. J’avais des touches en Ligue 2, mais ce n’était pas mon but de rester en France. J’avais vraiment beaucoup aimé mes deux saisons à Mannheim et je voulais à tout prix vraiment retrouver ça.
La saison dernière, vous êtes l’un des joueurs de champ les plus souvent remplaçants à n’avoir jamais connu le onze de départ (27 fois sur le banc en Ligue 1, 7 entrées en jeu), derrière le Niçois Baldé. Vous êtes-vous demandé si vous étiez à votre place ?
Pas vraiment, parce que je voyais à l’entraînement que je n’étais pas en dessous. Je fais une très bonne entrée à Montpellier, avec une place décisive. Mais je suis arrivé dans une saison où tout réussissait au groupe, où il n’y a pas eu de blessure, peu de cartons rouges. Le coach tournait avec un groupe de 13-14 joueurs performants et je comprends les choix, on ne change pas une équipe qui gagne. Mais en fin de saison, c’est sûr que je ne voulais pas revivre la même chose.
Vous aviez alors eu une discussion avec Éric Roy ?
Il m’a dit qu’il ne pouvait pas me promettre une place de titulaire, ce que je comprends tout à fait. J’ai pris le temps de réfléchir et, l’avant-veille de retourner à Brest pour prolonger mes deux saisons en option, j’ai reçu la proposition de Rostock. J’ai appelé le coach Éric Roy le soir pour lui expliquer ma situation, et il a tout de suite compris. Il m’a dit que c’était dommage, qu’il aurait bien aimé continuer à travailler avec moi mais qu’il comprenait tout à fait mon choix.
Regrettez-vous ce choix de ne pas avoir pris part à la saison du Stade Brestois, avec un parcours mémorable en Ligue des champions ?
Non, pas du tout. Aujourd’hui, je suis très heureux de mon choix, qui va me permettre de jouer au-dessus la saison prochaine si mes dirigeants ne se montrent pas trop gourmands (rires). C’est vrai que beaucoup de gens n’ont pas compris mon choix, même certains de mes amis. Mais je ne me voyais pas refaire une saison sur le banc, même en Ligue des champions. Alors oui, c’est toujours beau d’écouter la petite musique, ça va te permettre de dire : « J’étais sur le banc en Ligue des champions. » Mais en termes de football, ça ne t’apporte pas énormément.
Je ne regrette pas du tout mon choix, je suis justement très fier de l’avoir fait. Ce n’était pas facile à faire, mais il a porté ses fruits aujourd’hui. Je pense que faire une saison complète en D3 allemande m’a plus apporté que de faire zéro rencontre en Ligue des champions et de n’avoir quasiment pas de temps de jeu en Ligue 1.
Où jouerez-vous l’année prochaine ?
Je veux m’installer en Allemagne. J’ai eu une ou deux propositions en France, en Ligue 2, mais je préfère rester en Allemagne. Il y a des clubs de D2 qui sont intéressés et avec qui on discute.