Ce n’était plus arrivé depuis août 2021 : le Parlement britannique est rappelé en plein congé, un samedi. Le gouvernement convoque ce 12 avril les députés et les lords à la mi-journée pour discuter en urgence le sort de la principale aciérie du pays. La renationalisation est possible.
Avec notre correspondante à Londres, Émeline Vin
À l’ordre du jour parlementaire ce samedi 12 avril : un projet de loi d’urgence pour transférer le contrôle de l’aciérie British Steel au gouvernement, près de 40 ans après sa privatisation. Ce projet de loi est destiné à « prendre le contrôle de l’usine et de préserver toutes les options viables », a déclaré vendredi 11 avril le dirigeant travailliste pour qui « il n’y a plus de temps à perdre ». La sécurité économique du pays est « en jeu », a-t-il averti.
L’entreprise propriétaire de British Steel, le Chinois Jingye, menace de cesser la production dans les jours qui viennent, avec pour effet près de 3 000 emplois supprimés dans le nord de l’Angleterre. L’entreprise fait valoir que les deux hauts fourneaux, les derniers d’Angleterre, ne sont plus rentables. Elle affirme perdre 700 000 livres (814 000 euros) par jour en raison de conditions de marché « très difficiles ».
Éviter une cessation d’activité et garantir l’approvisionnement en fer et en charbon
La prise de contrôle – temporaire – par le gouvernement permettrait d’éviter la cessation d’activité dans l’usine de Scunthorpe, et de garantir l’approvisionnement en minerai de fer et en charbon. La loi d’urgence ouvre la voie à une nationalisation complète de l’acier britannique, qui pourrait être examinée après la pause parlementaire des vacances de Pâques.