Un an de chroniques et un communiqué de la Société des journalistes. La SDJ du Parisien-Aujourd’hui en France a très peu apprécié le dernier texte de Sophia Aram, paru le 15 juin dans le journal, au sujet de la situation à Gaza. Les journalistes l’accusent de «racisme», notamment envers la militante pro-palestinienne suédoise Greta Thunberg.
Dans un message diffusé mardi soir sur le réseau social X, la SDJ a pointé la chronique de Sophia Aram parue sous le titre «People boat». Elle y raillait l’équipée les jours précédents de douze militants pro-palestiniens à bord d’un voilier vers Gaza, dont l’eurodéputée LFI Rima Hassan et Greta Thunberg. «Outre qu’elle aborde la tragédie de Gaza avec une légèreté qui interroge, elle franchit, selon nous, au moins une ligne rouge, ce dont nous tenons à nous désolidariser formellement», écrivent les journalistes.
La SDJ reproche à Sophie Aram d’avoir qualifié Greta Thunberg «de “Miss Krisprolls”» et d’avoir rebaptisé l’opération «Des Wasa pour Gaza», en référence à deux marques suédoises de petits pains grillés, renvoyant la militante à ses origines. «Même dans un trait d’humour, il n’est jamais très inspiré de ramener une personne à son origine pour la discréditer», estime la SDJ.
«Imaginons un instant qu’un auteur rémunéré par le Parisien vienne à surnommer un Mexicain dont il ne partage pas les vues “Mister Tacos”, un Marocain “Mister Couscous” ou une Espagnole “Miss Paella”… Le caractère raciste des quolibets ne ferait plus aucun doute», argumente la SDJ. «Le racisme, qui est un délit, n’est pas tolérable dans le Parisien», insiste-t-elle, en exhortant la direction de la rédaction «à la plus grande vigilance». La Société des journalistes ne le précise pas, mais dans sa chronique, Sophia Aram avait également surnommé l’élue insoumise Rima Hassan «Lady Gaza», la renvoyant à ses origines palestiniennes.
Face au «plan d’économies» mis en œuvre par la direction, qui prévoit notamment la suppression de 40 postes, la SDJ demande plutôt «la suppression de ces chroniques dominicales», dans lesquelles elle voit des «règlements de comptes» et des «partis pris idéologiques doublés d’obsessions personnelles». Plus généralement, la SDJ juge que les lecteurs du journal «ont été insuffisamment informés […] du drame qui se joue à Gaza».
Outre la chronique hebdomadaire qu’elle tient depuis un an dans le Parisien-Aujourd’hui en France, Sophia Aram signe un billet chaque semaine dans la matinale de la radio publique France Inter. Elle y brocarde régulièrement les prises de position de La France insoumise, et particulièrement sur Gaza.