L’histoire a beaucoup fait parler chez les internautes américains, avant d’être partagée par des comptes francophones. Selon plusieurs publications, l’Etat de Louisiane aurait interdit l’avortement d’une enfant de 9 ans, enceinte après un viol.

C’est ce qu’on peut par exemple lire dans une publication partagée sur Instagram et likée par près de 20.000 personnes : « 9 ans. La Louisiane refuse une IVG à une enfant violée. Aucun passe-droit : les législateurs de cet état ultra répressif ont rejeté la demande d’interruption de grossesse. » La description du post indique quant à elle : « Zéro exception. L’âge de la victime du viol n’a pas fait plier les élus de Louisiane, l’enfant de 9 ans devra porter le bébé jusqu’au terme de la grossesse. »

La publication suscité de nombreuses réactions sur Instagram.La publication suscité de nombreuses réactions sur Instagram. - Capture d’écranFAKE OFF

Cette manière de présenter l’affaire n’est pas totalement exacte, mais trouve sa source dans une récente décision, bien réelle, des élus de la chambre des représentants de Louisiane. Mardi 3 juin, cet Etat du sud des Etats-Unis a en effet rejeté, pour la troisième année consécutive, un projet de loi qui prévoyait des exceptions à l’interdiction de l’avortement, en vigueur depuis 2022. Comme le rapportent les médias américains, la proposition de loi aurait notamment permis aux jeunes filles de moins de 17 ans, enceintes à la suite d’une infraction sexuelle, d’avoir recours à l’avortement.

L’information telle qu’elle circule sur les réseaux sociaux tient en fait à une mauvaise interprétation d’un évènement qui s’est déroulé lors des discussions à la Chambre des représentants. Patricia Moore, représentante démocrate, a évoqué le cas d’une fillette de 9 ans, enceinte, alors qu’elle argumentait sur la difficulté de prendre une décision au regard de ses convictions religieuses (extrait disponible ici, vers 38’57). Par la suite, le projet de loi a été largement rejeté, à trois voix contre neuf. Le vote ne portait pas spécifiquement sur le cas particulier d’une fillette de 9 ans enceinte, bien qu’il a eu pour conséquence de ne toujours pas autoriser l’avortement dans ces cas de figure.

Comme le rapporte le média de vérification américain Snopes, l’élue a précisé qu’elle avait été mise au courant de cette situation l’année dernière, sans toutefois avoir eu connaissance du nom de l’enfant, mais en indiquant qu’elle vivait dans le comté de Morehouse, en Lousiane.

Par ailleurs, Patricia Moore a elle-même voté contre le projet de loi, mettant en avant ses convictions religieuses. Elle avait également mentionné le fait que sa propre mère avait été violée à 13 ans, et avait accouché à 14, ajoutant : « J’ai donc du mal à accepter cette situation. Je sais que nous devons protéger nos enfants, mais à ce stade, je ne peux pas voter pour. »