Par
Rédaction Paris
Publié le
18 juin 2025 à 18h16
Un réseau organisé de voleurs opérant dans le métro parisien a été démantelé ces derniers jours, a appris l’AFP mercredi 18 juin 2025 de sources proches du dossier. Plusieurs adultes, principalement de nationalité bosnienne, ont été interpellés, tandis qu’une vingtaine de mineurs exploités par le réseau ont été mis à l’abri. Selon les premières informations, une vingtaine de personnes – en majorité des femmes nées entre 1960 et 2005 – ont été arrêtées entre samedi et mardi à Paris et dans sa région. L’enquête a été confiée à la Brigade de protection des mineurs (BPM) et s’inscrit dans un cadre judiciaire particulièrement lourd, incluant des chefs de « traite d’êtres humains à l’encontre de mineurs en bande organisée » et « association de malfaiteurs ».
Exploitation de mineurs sur les lignes touristiques
Le réseau, selon les enquêteurs, serait actif depuis au moins 2022 et aurait ciblé en priorité la ligne 1 du métro parisien, qui traverse la capitale d’est en ouest et dessert de nombreux sites touristiques, des Champs-Élysées au Louvre. Il s’agirait d’un système structuré, à caractère communautaire, impliquant plusieurs familles issues de la minorité rom.
Selon une source policière, l’enquête a débuté à l’été 2024, après l’interpellation d’une douzaine de mineurs pris en flagrant délit de vol dans les rames. Les investigations ont alors mis au jour un réseau international, actif non seulement en France, mais aussi en Belgique, en Allemagne et en Autriche. L’organisation est soupçonnée d’avoir contraint ces enfants à commettre des vols à répétition.
Le préjudice financier, estimé à environ 500 000 euros, pourrait être revu à la hausse au fil de l’enquête.
Cliquez ici pour visualiser le contenu
Vidéos : en ce moment sur ActuDes mineurs rapidement disparus après leur mise à l’abri
Au total, deux douzaines de mineurs ont été mis à l’abri dans des foyers spécialisés, mais une partie d’entre eux aurait déjà pris la fuite, compliquant davantage encore l’évaluation de l’ampleur du réseau et de son emprise.
Mardi, une dizaine de suspects ont été présentés à des juges d’instruction parisiens. Plusieurs ont été mis en examen et placés en détention provisoire. L’un des hommes interpellés est soupçonné d’être l’un des chefs de réseau.
« Un système enraciné »
Certaines des femmes mises en cause sont elles-mêmes perçues comme des victimes d’un système dont elles auraient du mal à s’extraire. « Ce sont des femmes à qui on a transmis un fonctionnement depuis l’enfance, un système qu’on a ancré dans leur peau », a déclaré Me Maxence Gallo, avocate d’une des femmes écrouées, suspectée d’avoir occupé un rôle intermédiaire dans le réseau.
« Ma cliente a quitté l’école en CM 2 et vagabonde depuis l’âge de 12 ans », a ajouté Me Reda Ghilaci, avocat d’une autre suspecte. « Elle est elle-même victime, par ricochet, d’un système d’exploitation ».
Avec AFP
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.