Par

Rédaction Lannion

Publié le

18 juin 2025 à 14h33

Depuis plusieurs semaines aux bords du Léguer et dans le parc Sainte-Anne à Lannion, un cuisinier jongleur et un DJ aux platines de ferrailles sont apparus comme par magie.

Façonnées à l’aide d’objets de récupérations, ces œuvres originales ont été posées par le collectif les Frères d’art.

Repérées par la mairie, certaines des sculptures de ces artistes seront d’ailleurs incluses à l’exposition d’été « Monstres du Léguer« , qui aura lieu dans le centre-ville cet été. Une « commande libre » passée par la ville qui n’empêche pas les artistes de continuer leurs créations indépendantes.

Un groupe où chacun a sa place

Le collectif de street art Les Frères d’art a été initié par deux frères, Roder et Eck, puis rejoint par l’artiste Tist. Tous vivent entre Lannion et Paris. 

« On vient tous les trois du monde du graffiti. Avec Tist on s’est d’abord connu sans se voir, on se repeignait les murs »

Roder. 

Sur la route de Loguivy.
Sur la route de Loguivy. ©Léonore Royer

Une rencontre interposée qui se concrétise quand ils décident, il y a trois ans, de travailler ensemble.

Les œuvres sont réalisées grâce à un assemblage d’objets et de matériaux récupérés. Les projets évoluent au gré des envies, laissant la place à chacune des individualités. « Il y a des œuvres totalement collectives, d’autres plus personnelles. Dans tous les cas on échange entre nous, nos idées évoluent grâce à ça » , explique Tist.

« Dans la création finale il y a toujours un peu de chacun »

Roder.

Des créations en objets recyclés

Dans leur création, les artistes aiment se laisser de la liberté : « On travaille de façon empirique, on a une idée mais parfois on ne sait pas où on va », explique Roder d’un ton détaché. Un processus de création en perpétuelle évolution dans lequel l’utilisation d’objets recyclés a tout à fait sa place : « L’idée de la récupération est venue de manière naturelle. Parfois c’est une pièce qui nous inspire un projet et parfois on a déjà une idée et on l’adapte », explique Roder.

Ces pièces sont récupérées en déchetterie ou « données par des copains« , comme le précise Tist, puis sont ensuite assemblées, vissées et repeintes dans l’atelier des artistes. « Une fois que tout est bien fixé, on peut les déplacer pour les accrocher » conclut Roder.

« On ne vandalise rien »
A la guinguette Sarracenus sur le bord du Léguer.
A la guinguette Sarracenus sur le bord du Léguer. ©Léonore Royer

Le collectif de street art met un point d’honneur à ne rien abîmer. Même si les pièces sont posées sans autorisation. « On ne vandalise rien et on n’expose pas dans des propriétés privées  » explique Tist.

« On fait aussi attention aux fixations et à ce qu’il n’y ait pas d’objet tranchant qui puisse blesser ».

Une activité passion qui est réalisée dans le respect de chacun et qui a pour but de rendre l’art accessible et non de détériorer les espaces. « On fait attention de fixer les vis dans les joints pour ne pas abîmer les pierres », précise Roder en guise d’exemple.

Repérés par la mairie

La singularité des sculptures créées par le collectif a attiré l’œil de la ville. Les artistes ont été contactés par la mairie pour participer à l’exposition d’été Monstres du Léguer. Leurs œuvres seront présentes dans la ville, particulièrement dans le parc Sainte-Anne et dans l’ancien office du tourisme quai d’Aiguillon. Un moyen de transmettre leur travail qui réjouit les artistes : « Hier on a vu une classe faire le début de la balade de street art sur le bord du Léguer, ça nous remplit de joie », confie Roder, ému.

De nouvelles sculptures apparaissent régulièrement mais l’aventure des artistes ne s’arrête pas pour autant à un partenariat avec la mairie. Les Frères d’art souhaitent continuer d’exposer leurs œuvres de manière sauvages, sans autorisation, comme ils le faisaient avant.

Léonore Royer

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.