Depuis lundi, au soleil couchant, une fois la plage désertée de ses usagers, de drôles d’engins entrent en action sur le sable des Sablettes.

Une chenille de 17 tonnes, une chargeuse, deux long-bras, dont un très impressionnant avec ses 22m de haut, et deux tombereaux forment un balai de va-et-vient devant des promeneurs et des clients attablés, curieux de tant d’affairement à cette heure crépusculaire.

Une opération de réensablement est en cours.

Explications auprès de la première adjointe Christine Sinquin, chargée de l’environnement: « C’est une opération que nous menons chaque année. Depuis cinq ans, ce sable est approvisionné de la plage elle-même, à l’automne, en protection du parc Braudel, sous forme de digue de sable contre les vagues submersives. Nous récupérons ce sable chaque été pour le réétaler sur les 4.000m2 de plage. Toujours à cette période, jamais avant le 15 juin, à cause du solstice d’été. Cela engendre un coût de 125.000 euros par opération d’été et d’automne. Nous espérons ainsi regagner huit à dix mètres de largeur de plage, en direction de Mar Vivo, là où elle a totalement disparu après de grosses largades hivernales. »

Francis Disdier, responsable d’exploitation de la société Pasini, entre dans le détail: « Notre mission est de reprofiler la plage, puis de remplir les tombereaux de l’excédent de sable, afin d’aller remblayer la partir appauvrie, entre la digue des restaurants et la plage de Mar Vivo. Durant les travaux, chaque nuit, est posé un filet d’anti-turbidité afin de protéger les posidonies avoisinantes, qui ont besoin de lumière pour leur photosynthèse, nécessaire à leur bonne santé. »

« Ici, le sable est vraiment beau et naturel  »

Neuf nuits de travaux sont programmées jusqu’à jeudi prochain. Par sécurité, la plage est privée de tout accès du public à partir de 20h30 et jusqu’à 5h du matin, heure de restitution de la plage à la population.

« Nous sommes régis par des contrôles de bathymétrie et de turbidité, chaque nuit à 3h du matin, puis un dernier contrôle de Veolia chaque nuit aux alentours de 6h du matin, reprend-il. Cela vaut pour toute la durée du chantier. En fonction de ces analyses, nous sommes capables d’arrêter le chantier s’il le faut. Le contrôle de 3h du matin est notre référence, pour poursuivre notre travail chaque nuit. En tout, 3.000m3 de sable sont manœuvrés, déplacés, et j’avoue qu’ici, le sable est vraiment beau et naturel. »

Dans la nuit qui grignote le site majestueux, qui fait face aux Deux Frères, huit ouvriers s’affairent pour rendre aux Seynois et aux estivants, en moins d’une dizaine de jours, une plage praticable et agréable.