Par&nbspSertac Aktan&nbspavec&nbspAP

Publié le
18/06/2025 – 22:09 UTC+2

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Les secouristes ont récupéré de nouveaux corps mercredi dans les décombres d’un immeuble de neuf étages de Kyiv détruit par un missile russe, ce qui porte à 28 le nombre de victimes de la dernière attaque en date contre la capitale ukrainienne. Plus de 140 personnes ont été blessées.

L’immeuble situé dans le quartier Solomianskyi de la capitale ukrainienne a été touché de plein fouet et s’est effondré, ce qui constitue l’attaque russe la plus meurtrière de l’année dans la ville. Les autorités ont déclaré que 23 des personnes tuées se trouvaient à l’intérieur.

Tandis que des chiens renifleurs recherchaient des victimes ensevelies, les sauveteurs ont utilisé des grues, des excavateurs et même leurs mains pour dégager les débris du site.

Les opérations de sauvetage ont duré plus de 39 heures, selon le ministre de l’Intérieur ukrainien Ihor Klymenko.

L’attaque menée dans la nuit de lundi à mardi s’inscrit dans le cadre d’un tir de barrage généralisé, la Russie cherchant une fois de plus à submerger les défenses aériennes ukrainiennes. Plus de 440 drones et 32 missiles ont été lancés, ce qui constitue l’un des plus importants bombardements sur la capitale depuis le début de la guerre en 2022.

La Russie a lancé une offensive estivale sur certaines parties de la ligne de front, longue d’environ 1 000 kilomètres, et a intensifié les attaques à longue portée qui ont frappé des zones résidentielles urbaines.

Dans le même temps, les efforts de paix menés par les États-Unis n’ont pas abouti, tandis que les tensions au Moyen-Orient et les tarifs douaniers américains détournent l’attention du monde entier des appels de l’Ukraine en faveur d’une plus grande pression diplomatique et économique sur la Russie.

Bruxelles met en garde contre une agression russe à long terme en Europe

L’Union européenne estime que la Russie constitue une « menace directe » pour l’Union par ses actes de sabotage et ses cyberattaques, tandis que ses dépenses militaires massives suggèrent que Moscou envisage également d’utiliser ses forces armées ailleurs à l’avenir.

« La Russie est déjà une menace directe pour l’Union européenne ….. Il s’agit d’un plan à long terme pour une agression à long terme. On ne dépense pas autant pour l’armée si on n’a pas l’intention de l’utiliser », a déclaré la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas aux législateurs européens à Strasbourg, en France, en énumérant une série de violations de l’espace aérien russe, d’exercices militaires provocateurs et d’attaques contre les réseaux énergétiques, les oléoducs et les câbles sous-marins.

Mme Kallas a fait remarquer que la Russie dépensait déjà plus en matière de défense que les 27 pays de l’UE réunis, et qu’elle investirait cette année davantage « en matière de défense que ses propres soins de santé, son éducation et sa politique sociale réunis ».

La Russie pourrait être prête à attaquer les membres de l’OTAN dans cinq ans

Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a déclaré que la Russie produit autant d’armes et de munitions en trois mois que les 32 alliés réunis en un an. Il estime que la Russie pourrait être en mesure de lancer une attaque contre un allié de l’OTAN d’ici la fin de la décennie.

L’Europe craint de plus en plus que la Russie ne tente de mettre à l’épreuve la garantie de sécurité de l’OTAN au titre de l’article 5, c’est-à-dire l’engagement qu’une attaque contre l’un des alliés donnerait lieu à une réponse collective de la part des 32.

En 2021, les alliés de l’OTAN ont reconnu que des cyberattaques importantes et cumulatives pourraient, dans certaines circonstances, être considérées comme une attaque armée susceptible de les amener à invoquer l’article 5, mais aucune mesure n’a été prise jusqu’à présent.

Sources additionnelles • adaptation : Serge Duchêne