Plusieurs opposants aux travaux de la ligne visant à améliorer les liaisons ferroviaires entre Marseille et Nice attaquent le projet devant le tribunal administratif, estimant qu’il n’est pas d’utilité publique.

«C’est un projet complètement déraisonnable», selon Me Éric Dragone, avocat des opposants à la Ligne nouvelle Provence-Côte d’Azur (LNPCA). Ce jeudi, ce programme de développement ferroviaire massif entre Marseille et Nice se retrouve contesté devant le tribunal administratif de la cité phocéenne par plusieurs collectifs qui réfutent le caractère d’utilité publique de ces nouvelles infrastructures.

Pour rappel, après des décennies de discussion, deux premières phases de ce projet devraient sortir de terre d’ici à 2035. Estimées à 3,5 milliards d’euros, ces deux phases de la Ligne nouvelle Provence-Côte d’Azur comprennent des aménagements autour de Nice, Cannes, Toulon et Marseille, avec en particulier la construction d’une gare près de l’aéroport de Nice, l’ouverture d’un RER toulonnais et le percement d’un tunnel sous Marseille.

«Ce projet porte atteinte à l’environnement et est extrêmement coûteux compte tenu de la situation financière de l’État», met en garde Me Dragone. «Le but de notre recours est d’essayer de rationaliser un investissement soutenable pour nous et nos enfants, car ce sont nos enfants qui paieront ce projet», affirme Didier Cade, président du collectif Stop LGV Sud Sainte-Baume. «Quitte à investir, nous estimons qu’il y a beaucoup mieux à faire en matière de transports dans la région, et moins cher !»

Des viticulteurs inquiets

Viticulteur de profession, Didier Cade craint par ailleurs, comme d’autres, les conséquences de telles infrastructures sur son activité. La confédération paysanne mais aussi l’association des vins de Bandol se joignent au collectif pour attaquer le projet. «La création de nouvelles gares va créer une pression immobilière dans ces secteurs et porter atteinte aux terres agricoles», s’inquiète Me Dragone.

Selon nos informations, le rapporteur public a conclu au rejet de la requête des opposants au projet, laissant peu d’espoir de voir le tribunal leur donner raison. «On a l’impression d’avoir un peu David contre Goliath dans ce dossier, accuse Me Dragone. La pression est très forte sur le tribunal administratif pour un projet à plusieurs milliards d’euros.» Contactés, ni la préfecture de région ni SNCF Réseau n’ont donné suite à nos sollicitations.