Les activités du groupe RATP ne se limitent pas à l’Île-de-France, loin de là. La filiale RATP Dev, créée en 2002, est présente dans 16 pays, et pèse aujourd’hui un tiers du chiffre d’affaires du groupe francilien. RATP Dev a repris ou lancé des lignes de métro, tramway ou bus à Lyon (Rhône), Casablanca (Maroc) ou Washington DC (Etats-Unis), etc… En Australie, l’opérateur français a décroché le projet de métro automatique de Sydney prévu en 2026 et est également en passe de signer un très gros marché pour le métro de Melbourne.
Nommée en 2022 présidente du directoire de RATP Dev, Hiba Farès, était présente cette semaine à Hambourg (Allemagne), pour le sommet de l’Union internationale des transports publics (UITP), où elle nous a accordé un entretien.
Quelle est la politique internationale de RATP Dev aujourd’hui ?
HIBA FARÈS. RATP Dev représente aujourd’hui un tiers du business du groupe RATP, avec une croissance d’environ 10 % par an depuis sa création. Nous sommes présents dans 16 pays, sur 5 continents et dans 100 villes. Notre développement s’articule autour du rail urbain, métro et tram notamment, et de quatre plate-formes multimodales majeures : la France, l’Italie, les États-Unis et l’Arabie Saoudite. À Riyad (Arabie Saoudite), nous exploitons les deux plus denses lignes du réseau métro, représentant 50 % de la fréquentation totale. Ces lignes ont été inaugurées en décembre dernier et transportent déjà 250 000 voyageurs par jour. Et en Australie, nous avons plusieurs projets en cours dont le métro automatique qui reliera Sydney à l’aéroport, dont l’ouverture est prévue en 2026.
Hiba Farès est présidente du directoire de RATP Dev depuis 2022. RATP/Daniel Reinhardt
Quels sont les projets majeurs en cours en France ?
Nous sommes notamment impliqués dans la ligne 15 Sud du Grand Paris Express, prévue pour fin 2026. La gare de Villejuif – Institut Gustave-Roussy est déjà ouverte et connaît un grand succès. Toute l’équipe de management est en place, le travail sur les formations est lancé. Nous attendons maintenant la livraison des stations pour commencer les marches à blanc. Par ailleurs, nous nous positionnons sur l’ouverture à la concurrence des lignes ferroviaires régionales, comme les TER de l’étoile de Caen (Calvados). Et bien sûr nous exploitons les métros, trams et la liaison aéroport de Lyon depuis janvier.
Quels sont vos atouts pour convaincre à l’international ?
Paris est regardée comme une vraie vitrine des transports en commun, avec des réalisations emblématiques comme le RER A, la ligne la plus dense d’Europe, ou la ligne 14 qui transportera à terme jusqu’à un million de passagers par jour. Notre expertise technique unique, notamment en gestion de projets complexes et en automatisation sans impact sur le service, est très recherchée. Le succès des JO de Paris 2024 a renforcé cette image d’excellence. Nous exportons ce savoir-faire en constituant des équipes mixtes internationales, tout en conservant notre touche française.
« Le succès des JO de Paris 2024 a renforcé cette image d’excellence »
Hiba Farès, présidente du directoire de RATP Dev
Certains marchés, comme le bus à Londres (Royaume-Uni), ont généré des pertes importantes. Comment ciblez-vous vos contrats ?
La période post-Covid a nécessité une revue stratégique de notre présence géographique. Nous avons dû céder certaines activités, comme les bus londoniens, en raison de l’inflation galopante et des difficultés de recrutement mais après avoir retrouvé un niveau de performance opérationnelle remarquable. Nous travaillons également avec nos clients pour assurer des conditions contractuelles qui permettent d’assurer un service public de qualité.