Le ton est monté entre la ministre de la Culture et le journaliste. Interrogée sur ses liens avec GDF-Suez, révélés par « Complément d’enquête » sur France 2 début juin, Rachida Dati s’en est prise à Patrick Cohen, ce mercredi, sur le plateau de « C à vous ».

Le magazine d’enquête, diffusé jeudi 5 juin sur France 2, avance notamment que Rachida Dati aurait reçu 299 000 euros d’honoraires du géant français GDF Suez en 2010-2011, quand elle était eurodéputée et avocate.

« Le harcèlement, c’est un délit monsieur Cohen »

Interrogée par Patrick Cohen sur ces révélations, la ministre de la Culture a haussé le ton, s’en prenant directement au journaliste. « Monsieur Cohen, il y a une enquête Mediapart qui vous a mis en cause, pour harcèlement, management toxique », a-t-elle rétorqué, avant de poursuivre : « Il y a une enquête Mediapart qui est sortie très récemment. Est-ce que c’est vrai Monsieur Cohen ? Est-ce que vous harcelez vos collaborateurs ? Est-ce que vous êtes désagréable avec les gens avec lesquels vous travaillez ? C’est affirmé dans une enquête Mediapart (…) Est-ce que vous pouvez me répondre ? »

« Ne détournez pas la question », lui a alors répondu Patrick Cohen. « Je ne détourne pas la question. Il y a une enquête vous concernant (…) Le harcèlement, c’est un délit monsieur Cohen », a continué la ministre. « Je n’ai pas été accusé de harcèlement, par personne », a rétorqué l’animateur.

Après quelques secondes, Anne-Élisabeth Lemoine, l’animatrice, a finalement tenté de reprendre la parole, mais elle a été immédiatement coupée par Rachida Dati : « Non madame Lemoine, il y a une enquête qui a été ouverte. Monsieur Cohen, est-ce que c’est vrai que vous harcelez vos collaborateurs ? Madame Lemoine, j’ai lu que vous pleurez en coulisses ? ». « Vous allez vous contenter de mon non. Non, c’est faux », lui a répondu la présentatrice.

« Il suffirait que je fasse un article 40 »

Rachida Dati s’est ensuite défendue, estimant avoir répondu aux journalistes de « Complément d’enquête » : « Moi, contrairement à vous, j’ai été entendue, scannée, vérifiée, contrôlée, et pas qu’une fois. Moi, contrairement à vous, j’ai donné des réponses. Sur le harcèlement monsieur Cohen, je n’ai pas de réponse vous concernant ».

« Moi, j’ai vu Martin Schulz, le président du Parlement européen, qui dit que vous lui avez menti les yeux dans les yeux », lui a alors rétorqué Patrick Cohen. Une réponse qui n’a visiblement pas plus à la ministre de la Culture : « J’en ai fait une politique pénale la lutte contre le harcèlement. Vous pourriez tomber sous le coup de ce délit, il suffirait que je fasse un article 40 ».

« Je vous y invite à le faire. En l’occurrence, personne n’a été saisi, ni par la justice, ni en interne au sein de Radio France (…) Ce n’est pas très reluisant ce que vous faites madame Dati, c’est déshonorant », a simplement conclu l’animateur.

Dans un communiqué de presse, France Télévisions a indiqué « apporter tout son soutien aux équipes de C à vous ainsi qu’à l’ensemble des journalistes qui continueront à exercer leur métier en toute liberté ».

« Les mises en cause personnelles à l’encontre de journalistes ne sont acceptables », a poursuivi France Télévisions.