De jeunes rappeurs marseillais au fort potentiel, des artistes plus expérimentés qui brillent déjà dans ce domaine… C’est un festival empreint de mixité, à l’image de la ville, qui va enflammer le Cabaret Aléatoire de la Friche de la Belle-de-Mai, le vendredi 25 et le samedi 26 avril. Pour sa deuxième édition, le Fonky Festival, fondé et porté par DJ Djel, membre du groupe marseillais Fonky Family, qui a connu ses heures de gloire à la fin des années 90-début 2000, rassemblera une dizaine d’artistes par soir, et pas des moindres.
« Mélanger les genres et les gens »
À commencer par son parrain, Akhenaton, membre du groupe légendaire IAM, qui signe son retour le 28 juin prochain au stade Vélodrome. « Il fallait que ce soit lui, c’était important pour moi. Le premier titre de rap français et le premier album sorti outre Atlantique, c’est IAM. Akhenaton a fait beaucoup pour Marseille et je tenais à lui rendre cet hommage », insiste DJ Djel qui invite le public à venir applaudir d’autres artistes de son entourage. Des noms bien connus des amateurs d’art de rue comme El Matador, Freeman et K-Rhyme Le Roi qui joueront en exclusivité leur album Palais de justice. Mais aussi des talents plus récents à l’image de Dario Della Noce, Costello ou encore Gino 1313. « Chaque génération a son rap à elle. Le rap d’aujourd’hui est comme son époque. Il va vite, il scrolle vite, les punchlines ne sont pas moins bonnes, elles sont aussi fortes. Les personnages sont tout autant intéressants, il y a des styles affirmés. Certains disent que le rap c’était mieux avant, moi je dis que le rap c’est bien tout le temps. » Pas question de cloisonner les genres donc, l’idée « c’est de mélanger les genres, les gens et les styles pour que ça ne fasse qu’un, comme dans l’identité marseillaise où toutes les religions, toutes les cultures ne font qu’un ».
Coup de cœur « parmi les coups de cœur », les artistes prometteuses Amalia et Saaphyra partageront leur univers : « Elles font du rap, elles sont Marseillaises et ont un style bien à elles qui les définit. Amalia s’inscrit dans un style plutôt revendicateur tout en étant très douce dans sa voix. Saaphyra a un côté beaucoup plus brut, plus rap, mais avec un storytelling incroyable », souligne DJ Djel qui s’est entouré de ses proches pour cet événement qui fait sens dans la cité phocéenne.
« Il était temps de faire un festival comme cela et je ne comprends pas qu’on ne l’ait pas fait avant », intervient K-Rhyme Le Roi qui soutient fièrement son ami et la nouvelle scène. « L’identité marseillaise étant forte, je pense qu’on n’a pas besoin d’aller chercher bien loin pour des artistes qui ont besoin de promotion, qui tournent de moins en moins puisque les salles sont compliquées à avoir et les programmations difficiles à faire », rajoute DJ Djel qui a toujours su tendre la main. « Quand on était jeunes, il nous invitait chez lui, il nous aidait alors qu’il était sur le feu, il faisait des tournées avec FF… Il a toujours été disponible pour nous, avec une volonté de transmission », se souvient El Matador qui a grandi, comme DJ Djel, dans le quartier de Belsunce. « Je me rappelle d’une fois, je venais juste de signer à Paris, on était invités à l’un des derniers concerts de la FF à la Cigale. Il m’a vu, il m’a fait chanter sur scène alors que je n’avais jamais fait de grande salle. S’il peut faire des passes définitives, il le fait. Alors aujourd’hui c’est à nous de les faire pour lui. »
Les 25 et 26 avril, de 20h à 1h, au Cabaret Aléatoire, à la Friche de la Belle-de-Mai à Marseille (3e). À partir de 22,47€. 41,73€ pour le pass deux jours.