Les chiffres sont éloquents : chaque année, plus de 30 000 tonnes de textiles finissent dans les ordures ménagères parisiennes, direction l’incinérateur. Un gâchis considérable que la municipalité entend désormais combattre avec une série de mesures concrètes.

Pour remédier à cette situation, la Ville de Paris déploie depuis le début de la semaine une opération d’envergure dans 85 établissements scolaires. Jusqu’au 3 juillet, élèves et parents peuvent déposer vêtements, linge de maison et chaussures dans des points de collecte dédiés. Une initiative menée en partenariat avec ReFashion, l’éco-organisme de la filière textile.

« À la fin de l’année scolaire, on retrouve beaucoup de vêtements abandonnés dans les écoles. C’est aussi le moment où on vide les placards des affaires qui deviennent trop petites », explique Antoine Guillou, adjoint à la maire de Paris en charge notamment de la réduction des déchets, du réemploi et du recyclage.

Un maillage renforcé

Cette campagne s’inscrit dans le cadre du nouveau Plan Local de Prévention des Déchets Ménagers et Assimilés, adopté en décembre dernier. L’ambition est claire : réduire de 100 000 tonnes la production de déchets produits à Paris d’ici 2030 et atteindre un taux de valorisation de 60 %.

Si la capitale compte déjà 736 points d’apport volontaire, dont 240 bornes textiles sur l’espace public, la municipalité veut aller plus loin. D’ici 2030, pas moins de 250 nouveaux points de collecte seront installés dans les équipements municipaux. Mairies d’arrondissement, gymnases et autres établissements publics accueilleront ces dispositifs qui ne se limiteront pas aux seuls textiles : jouets et articles de sport seront également concernés. « Nous voulons mettre le plus de bornes possible à disposition en créant ce réseau de collecte qu’on veut extrêmement dense dans tous ces lieux », poursuit Antoine Guillou.

La « fast fashion » dans le viseur

Cette initiative s’attaque également aux dérives de la « fast fashion », cette mode éphémère qui pousse à la surconsommation vestimentaire. Les textiles représentent aujourd’hui 5 % des ordures ménagères parisiennes vouées à l’incinération, un chiffre que la Ville espère voir significativement diminuer grâce à ces nouvelles infrastructures de collecte.