Une superbe mosaïque de Sonia Delaunay à la galerie Zlotowski, un paysage aéré de David Hockney chez Lelong, une tapisserie de Claire Tabouret sur le stand d’Almine Rech, des céramiques conçues par des artistes contemporains réunies par la Manufacture nationale de Sèvres, un fauteuil de rêve chez Bruno Moinard…
Jusque dans le salon de la maison de champagne Ruinart, où s’admirent de puissantes sculptures en bois de Lélia Demoisy (artiste également défendue par la galerie By Lara Sedbon), les belles surprises sont nombreuses pour cette nouvelle édition d’Art Paris. Difficile de faire un choix… Mais voici quelques-uns de nos stands favoris !
Une randonnée solaire à la galerie Martel
Le stand de la galerie Martel avec les oeuvres de Lorenzo Mattotti, Alex Barbier et Brecht Evans, 2025
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© Maurine Tric pour BeauxArts.com
Parfois, souvent, c’est pour une seule œuvre que l’on s’arrête, et que l’on choisit d’entrer dans un stand. Non loin de l’entrée de la foire, chez la galerie Martel, c’est le toujours excellent Lorenzo Mattotti qui attire l’œil avec une poétique balade en forêt, mettant en scène deux randonneurs au milieu de lignes souples et colorées. Une hallucination ? Une métaphore du stimulant bonheur de se retrouver en pleine nature ? Hypnotisante, l’œuvre voisine un bel ensemble de peintures d’Alex Barbier et Brecht Evans. Ces trois auteurs de bandes-dessinées montrent ici leur talent à glisser de la planche à la toile, de la narration à la contemplation.
Stand A2
Pour en découvrir plus, rendez-vous sur le site de la Galerie Martel
Tout un petit peuple à la galerie Semiose
Vue de la galerie Semiose: Laurent Le Deunff, Moffat Takadiwa, Françoise Pétrovitch et Stefan Rinck, 2025
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© Maurine Tric pour BeauxArts.com
Une marmotte en béton de Laurent Le Deunff illusionne, prenant la forme d’une fontaine traditionnelle en bois. Ici, sur le stand de la galerie Semiose, les apparences sont toujours un peu trompeuses. Chez le Zimbabwéen Moffat Takadiwa, des milliers de touches d’ordinateur et des têtes de brosses à dents usagées se transforment en une imposante composition abstraite, à mi-chemin entre une constellation cosmique et la préciosité d’un bijou. De son côté, Françoise Pétrovitch subjugue (comme toujours) avec ses grandes aquarelles de jeunes gens absorbés dans leurs pensées, et Stefan Rinck nous retient longtemps devant ses étranges petites créatures sculptées dans la pierre…
Stand C15
Pour en découvrir plus, rendez-vous sur le site de la galerie Galerie Semiose
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À la galerie La Forest Divonne, un éternel été
Vincent Bioulès, Alexandre Hollan et Marlon Wobst sur le stand de la galerie La Forest Divonne, 2025
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© Maurine Tric pour BeauxArts.com
Le soleil est si fort au-dessus de la verrière du Grand Palais que les visiteurs sont souvent un peu aveuglés par ce printemps insolent, qui enflamme les cimaises blanches. Un avant-goût de l’été, confirmé par le merveilleux stand de la galerie La Forest Divonne, où l’on navigue entre la mer et la terre, plus exactement entre de superbes marines de Vincent Bioulès et de solides arbres peints par l’artiste d’origine hongroise Alexandre Hollan. Un très bel accrochage, que l’on complètera, à deux pas de là, par celui du stand de la galerie Maria Lund (D3), où l’Allemand Marlon Wobst revisite le thème des baigneurs, corps noyés dans l’eau ou immergés dans la peinture, on ne saurait trop dire – mais c’est infiniment rêveur.
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Galerie La Forest Divonne
Stand D1
Pour en découvrir plus, rendez-vous sur le site de la galerie La Forest Divonne
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Du côté de la nature, à la galerie des Filles du Calvaire
Clara Rivault à la galerie des Filles du Calvaire, 2025
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© Maurine Tric pour BeauxArts.com
Place aux oiseaux ! Qu’ils s’emparent d’un ciel dessiné chez Thomas Lévy-Lasne (honoré lors de l’inauguration du Prix BNP Paribas « Un regard sur la scène française ») ou que leurs plumes soient assemblées en compositions monochromes chez Kate MccGwire, c’est bien leur pépiement séduisant que l’on entend sur le stand de la galerie des Filles du Calvaire. Où l’on s’arrête aussi devant les magnifiques sculptures de verre et de laine de Clara Rivault, sur les poétiques jeunes femmes en céramique posées au sol par Julia Haumont, ou encore sur de minuscules natures mortes signées Jérémie Cosimi, à observer à la loupe ou à glisser dans sa poche.
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Galerie des Filles du Calvaire
Stand C5
Pour en découvrir plus, rendez-vous sur le site de la galerie des Filles du Calvaire
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L’onirisme fait paysage chez Dumonteil Contemporary
Tess Dumon, Tamaris Borrelly et Diane Chu chez Dumonteil Contemporary, 2025
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© Maurine Tric pour BeauxArts.com
Sommes-nous bien éveillés, ici, au milieu de la foule ? Le doute naît face aux œuvres de la galerie Dumonteil Contemporary, laquelle réunit un séduisant ensemble de paysages oniriques, sortis d’un songe ou d’un délire. De l’horizon rose de l’Arizona Dream (2025) signé Tess Dumon aux jardins d’Éden fleuris de Tamaris Borrelly en passant par les arbres percés de lumière chez Diane Chu, l’impression est celle d’un livre de contes dans lequel on plongerait à corps perdu. Une échappée fertile.
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Galerie Dumonteil Contemporary
Stand A4
Pour en découvrir plus, rendez-vous sur le site de la galerie Dumonteil Contemporary
De la sobriété en toute chose chez Camera Obscura
Stand de la galerie Camera Obscura : Ingar Krauss et Bernard Plossu, 2025
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© Maurine Tric pour BeauxArts.com
Ce n’est presque rien, et pourtant c’est immense. Pour Art Paris, la galerie Camera Obscura défie la hauteur et la somptuosité du Grand Palais avec de petits formats, des teintes sobres, des sujets simples. Les yeux s’attardent sur les paysages minimalistes peints sur de toutes petites toiles par Rosa Artero, sur les légumes et les fleurs aux teintes d’automne du photographe Ingar Krauss, sur la Californie étrangement éteinte de Bernard Plossu. Rien d’étincelant, et tout repose l’œil, l’héberge dans une frugalité heureuse.
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Galerie Camera Obscura
Stand E20
Pour en découvrir plus, rendez-vous sur le site de la galerie Camera Obscura
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Annette Messager joue les curatrices chez Christian Berst
Jacqueline B, Mary T. Smith, Guo Fengyi et Aloïse Corbaz chez Christian Berst, 2025
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© Maurine Tric pour BeauxArts.com
Parmi les stands dont on se souviendra longtemps, il y a celui de la galerie Christian Berst, spécialisée en art brut, laquelle a eu l’idée de confier le commissariat de ses quelques mètres carrés à l’artiste Annette Messager. Celle-ci a souhaité mettre les femmes à l’honneur (Jacqueline B, Mary T. Smith, Guo Fengyi), exposant leurs visages dans un accrochage photographique et accordant un texte à la plus célèbre d’entre elle, Aloïse Corbaz. Une réussite sur fond bleu nuit, où les œuvres semblent sortir de l’obscurité…
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Galerie Christian Berst
Stand D16
Pour en découvrir plus, rendez-vous sur le site de la galerie Christian Berst
Peinture, sculpture et tissage à la galerie Idéale
Mona Cara et Edgardo Navarro à la galerie Idéale, 2025
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À l’étage du Grand Palais, au cœur du secteur « Promesses » dédié aux jeunes galeries, on est heureux de retrouver une grande tenture de Mona Cara sur le stand de la toute jeune galerie Idéale (qui n’a qu’un an d’existence). Repérée à la dernière Biennale de Lyon, la jeune femme s’empare de la technique de la tapisserie Jacquard pour donner chair à une œuvre ample, souple comme un rideau de scène, fourmillant de détails. À ses côtés, on découvre avec bonheur les petites sculptures réalisées à partir de chutes de bois par Mengzhi Zheng, et les grandes compositions énigmatiques du peintre mexicain Edgardo Navarro.
Stand I15
Pour en découvrir plus, rendez-vous sur le site de la galerie Idéale
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Des souvenirs d’enfance chez Afronova
Vuyo Mabheka sur le stand de la galerie Afronova, 2025
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© Maurine Tric pour BeauxArts.com
Implantée à Johannesbourg, la galerie Afronova met en lumière le très beau travail de Vuyo Mabheka ; armé de colle et de ciseaux, celui-ci associe des photographies de son enfance et des dessins colorés pour recomposer l’environnement de ses jeunes années passées dans un township, quartier pauvre réservé aux populations durant l’apartheid. Une réflexion sur l’image et la mémoire poignante, que l’on découvre aux côtés de deux artistes tout aussi puissants, Mashudu Nevhutalu et Dimakatso Mathopa, cette dernière revisitant les codes de la photographie coloniale pour donner naissance à ses propres archives.
Stand I9
Pour en découvrir plus, rendez-vous sur le site de la galerie Afronova
Le superbe solo de Yoann Estevenin chez La peau de l’ours
Yoann Estevenin chez La peau de l’ours, 2025
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© Maurine Tric pour BeauxArts.com
Venue de Bruxelles, la galerie La peau de l’ours réjouit infiniment avec son exposition monographique de Yoann Estevenin. Intitulé « The Dreamer », l’accrochage associe de superbes dessins sur panneaux de bois avec un travail délicat de la céramique, où se mêlent papillon aux ailes ornées d’yeux, amoureux dans l’herbe sous la lune rousse, squelette « Memento mori » et oiseaux poétiques. L’ensemble donne forme à un poème qui se passe de mots, un rêve inter-espèces qui relie les hommes, les animaux et la nature dans une fusion sensuelle.
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Galerie La peau de l’ours
Stand I3
Pour en découvrir plus, rendez-vous sur le site de la galerie La peau de l’ours
La photographie revisitée chez Tomas Umrian Contemporary
Lucia Tallová sur le stand de la galerie Tomas Umrian Contemporary, 2025
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© Maurine Tric pour BeauxArts.com
Juste à côté de La peau de l’ours, le stand de la galerie slovaque Tomas Umrian Contemporary met en avant le travail génial de sa compatriote Lucia Tallová, qui bouscule le médium photographique en découpant, froissant, collant toutes sortes d’images (cartes postales, photos anciennes, portraits, pages de livres), et en les associant à toutes sortes d’objets (caisses en bois, poupées de porcelaine, charbon). Déjà repéré lors de la Biennale de Lyon de 2022, son travail étend la photographie au-delà du cadre pour rappeler sa matérialité, l’étendue de son imaginaire. C’est, par exemple, un paysage de montagne percé de petits trous ronds, éclatés en confettis, qui étendent le paysage dans une galaxie peuplée d’étoiles.
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Galerie Tomas Umrian Contemporary
Stand I2
Pour en découvrir plus, rendez-vous sur le site de la galerie Tomas Umrian Contemporary
Au-delà du périph’ chez Panis
Galerie Panis : les œuvres d’Olivier Kosta-Théfaine, 2025
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© Maurine Tric pour BeauxArts.com
Une cannette abandonnée, un « Paysage de banlieue », une marée noire. Voilà ce que vous verrez sur le stand de la galerie Panis, toujours dans le secteur « Promesses ». Signées Olivier Kosta-Théfaine, ces œuvres jouent pourtant d’émerveillement. En couvrant les canettes de coquillages, en dessinant chaque paysage avec de toutes petites pointes de feu ou en travaillant ses monochromes avec de l’encre naturelle de sèche pulvérisée sur une toile de lin, l’artiste produit des œuvres extrêmement fines, réalisées avec peu d’effets et toutes en métamorphoses. Magique.
Stand I18
Pour en découvrir plus, rendez-vous sur le site de la galerie Panis
Du 3 avril 2025 au 6 avril 2025
Grand Palais • 7 Avenue Winston Churchill • 75008 Paris
www.grandpalais.fr
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