Il a perdu la vie derrière les murs d’une prison. Samedi 14 juin, Alexis, un jeune homme de 25 ans, a été retrouvé mort dans sa cellule au centre-pénitentiaire de Rennes-Vezin. Selon les premiers éléments de l’enquête, il aurait été sauvagement frappé par son codéténu. Âgé de 26 ans, ce dernier a été mis en examen pour meurtre aggravé par des actes de torture et de barbarie. 20 Minutes fait le point sur cette sordide affaire.
Que s’est-il passé samedi au centre pénitentiaire de Rennes-Vezin ?
Le corps sans vie du détenu a été découvert samedi après-midi par des surveillants. Un examen du corps réalisé par un médecin légiste « a permis de constater que le défunt présentait de nombreuses lésions au visage, notamment aux yeux, au tronc et aux jambes, des brûlures aux pieds et dans le dos ainsi que les signes de fractures de côtes et d’un pneumothorax », selon Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes.
Immédiatement placé en garde à vue, son codétenu a reconnu les faits. Ce déchaînement de violence serait lié à l’incontinence fécale dont souffrait la victime, qui se retrouvait régulièrement avec des excréments sur elle. « Ne supportant pas les odeurs, le gardé à vue indique avoir demandé à changer de cellule et commis des violences depuis plusieurs jours et plus encore le 14 juin », précise le parquet.
Que sait-on du suspect ?
Originaire de Nantes, le codétenu a été mis en examen pour meurtre aggravé par des actes de torture et de barbarie avant d’être transféré dans un autre établissement pénitentiaire. Son casier judiciaire fait état de vingt-trois mentions avec plusieurs condamnations pour des faits de violences aggravées. Âgé de 26 ans, il purgeait cette fois une peine de huit mois de prison avec sursis pour détention non autorisée de stupéfiants en récidive.
Un an plus jeune, la victime avait également été condamnée à plusieurs reprises pour des faits de violence et purgeait plusieurs peines, « dont une dernière condamnation portant sur cinq mois d’emprisonnement pour violences sur un fonctionnaire de police sans incapacité », précise le parquet de Rennes.
« L’effroi » des proches de la victime
Suite à cet horrible drame, les deux avocates de la famille de la victime ont réagi dans un communiqué. « L’effroi a saisi ses proches lorsque ceux-ci ont appris les conditions terribles et inhumaines dans lesquelles Alexis aurait été sauvagement tué », indiquent-elles, décrivant « un jeune homme particulièrement vulnérable. »
Maîtres Gwendoline Tenier et Amina Saadaoui indiquent que « l’heure est au recueillement » pour l’instant « mais demain viendra le temps de la procédure judiciaire et de toutes les questions que l’horreur de ces faits suscite déjà ». « La justice devra à nos clients toutes les réponses légitimement attendues car ils n’entendent pas que le meurtre d’Alexis soit passé sous silence, comme c’est malheureusement trop souvent le cas lorsque la vie s’arrête entre les murs d’une prison », concluent les deux avocates.